jeudi 26 janvier 2017

AZF : 15 ans pour rendre la justice ?

C'est en septembre 2001 que s'est produit un des plus grands accidents industriels français. Des blessés par milliers, 31 morts et des quartiers dévastés par l'explosion de l'usine AZF de Toulouse. Total et sa filiale "Grande Paroisse" ont tout fait pour détruire des indices, nier leur responsabilité dans la gestion de l'usine, inventer des hypothèses les plus farfelues.... Toutefois la vérité est établie : le mélange de produits ammoniaqués et chlorés est la cause du dramatique accident. Tous les recours juridiques, la délocalisation du dernier procès et les roueries de procédure n'effaceront pas la responsabilité d'une entreprise qui pour maximiser ses profits n'a pas hésité à avoir recours à des salariés sous traitants et non avertis et ainsi à risquer des vies humaines.

Le "risque zéro" n'existe pas. Le danger peut se maîtriser dés lors que l'on gagne les moyens de la sûreté des installations industrielles.
Cette maîtrise se gagne avec les salariés qui seront les premières victimes mais elle se gagne aussi avec les autres acteurs industriels comme avec les élus locaux et surtout les populations riveraines qui doivent avoir un droit de regard sur l'aspect sûreté de la gestion des entreprises à côté desquelles ils et elles vivent. La loi de 2003 a généralisé de telles commissions locales pluripartites, mais au fil des mois, les gouvernements ont placé ces espaces de contrôle entre les mains des préfets avec pour conséquence d'en anesthésier l'action.

C'est pourtant là que peut se bâtir une convergence d'intérêts pour une industrie qui réponde à nos besoins en emplois, qui soit sûre et propre. Pour établir la confiance, la transparence et le respect des différents partenaires doivent primer sur toute autre considération. La démocratie exige aussi que justice soit rendue sans faire lanterner les victimes. Au bout de 15 ans il serait temps que les coupables soient condamnés et que les victimes soient indemnisées à la juste hauteur.

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