Sous-rémunérés, des producteurs de lait de l'ouest de la France bloquaient l'entrée du siège de Lactalis à Laval en août 2016.
Des
producteurs de lait ayant témoigné leur mécontentement vis-à-vis de
Lactalis dans un reportage d’Envoyé Spécial sur France 2 voient leur
contrat rompu par le géant laitier.
Le reportage intitulé "Sérieusement ? Lactalis: le beurre et l'argent du beurre ?" avait été diffusé le 13 octobre dans l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2 et mettait en cause le groupe laitier et son PDG, Emmanuel Besnier.
"Je ne pensais pas qu'ils oseraient le faire", explique l'un des producteurs de lait ayant requis l'anonymat de crainte de ne pas trouver de laiterie de remplacement. Cinq producteurs sont concernés par cette rupture de contrat, avec préavis de 12 mois.
Le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, a confirmé à l’AFP l'envoi du courrier et expliqué qu"il n'est pas possible de poursuivre une relation avec des producteurs qui dénigrent leur employeur". Sur les contrats liant Lactalis aux producteurs de lait, il est spécifié que ces derniers ont l'obligation de respecter l'image du groupe, auquel cas ils peuvent craindre une rupture de leur contrat, a-t-il rappelé.
Ce même reportage avait fait l'objet d'une plainte de la part de M. Besnier qui avait dénoncé des "attaques injustifiées", "la diffusion d'une émission uniquement à charge" et une atteinte à sa vie privée en montrant des images de sa résidence, le château du Vallon à Entrammes (Mayenne).
Mardi, la cour d'appel d'Angers a jugé que "la diffusion à une heure de grande écoute de l'extrait litigieux (...) puis son maintien en ligne sur le canal de rediffusion Pluzz" était "susceptible de porter atteinte" à la vie privée de M. Besnier.
En revanche, elle a débouté le PDG de sa demande d'interdiction de rediffusion par France 2, qui a argué que "le reportage litigieux n'était plus en ligne sur les sites" du groupe "à la date du 26 octobre 2016 et qu'aucune diffusion n'était établie".
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