L’extension
du tiers payant aux patients en ALD et aux femmes enceintes est une des
dispositions « phares » de la loi Touraine, en application depuis le 1er janvier 2017, la généralisation étant annoncée pour le 1er septembre 2017.
Nous
regrettons sa conception de manière indissociable avec l’obligation
d’adhérer à une complémentaire santé. La droite tente d'ailleurs une
récupération politique des mouvements de grève ou de boycott d’une
partie des médecins d’exercice dit libéral.
Il
est réel que la mise en œuvre du tiers payant, c'est à dire de la
possibilité de ne pas faire l'avance des frais, est génératrice d'une
surcharge de travail administratif. Il y a environ 600 structures dites
complémentaires dans le pays. Vérifier que les « droits du patient-e
sont ouverts », solliciter les complémentaires pour le remboursement des
frais est une tâche administrative réelle. Le conseil constitutionnel
l’a d’ailleurs rendue facultative.
La
généralisation est aussi génératrice de frais de fonctionnement qui
sont évalués à environ 3,50€ par consultation. C'est pour cela que le
mouvement des centres de santé demande une prise en charge de ces frais.
Pourquoi le gouvernement renonce-t-il à répondre à cette demande ?
Mais,
le tiers-payant est une mesure très utile pour favoriser l’accès aux
soins. L’expérience des centres de santé le démontre ainsi que celle des
hôpitaux publics. Nous la défendons pourvu qu’elle soit organisée de
façon efficace, universelle, avec les moyens nécessaires et qu’elle se
situe dans une politique générale.
Pour
que le remboursement soit supérieur à celui de la Sécurité sociale, il
faut qu'il y ait une assurance complémentaire. Hors, depuis des années,
il y a un phénomène très sensible de désaffiliation des
« complémentaires santé » pour cause financière. Pour ces patient-e-s
là, le tiers payant n'a qu’un effet limité. Pour les autres, le tiers
payant est une invitation forte à prendre une complémentaire, c'est une
aide indirecte aux complémentaires et au monde assuranciel plutôt que de
promotion de la sécurité sociale solidaire.
Au
contraire, le PCF est pour une Sécurité sociale qui rembourse à 100%
les soins prescrits, afin d’agir concrètement contre le renoncement aux
soins qui touche actuellement près d’un tiers de la population et plus
de la moitié des jeunes étudiant-es.
Notre proposition concrétise notre volonté de reconquête de la Sécurité sociale qui est toujours une idée d’avenir.
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