Pour
le premier des trois débats télévisés qui rythmeront la primaire du PS
d’ici le premier tour le 22 janvier, les sept candidats ont évité la
confrontation directe, portant sur le quinquennat finissant une critique
mesurée.
Sur
le plateau de télévision, pas trop de heurts, pas de règlement de
compte cinglant, notamment à l’encontre de celui qui incarnait à lui
seul la quintessence du quinquennat, l’ex Premier ministre Manuel Valls.
Il en fut autrement dans les QG improvisés des soutiens aux sept
candidats à la primaire du PS, où Manuel Valls fut copieusement hué par
les partisans de Hamon ou Montebourg. Durant deux heures et demie sur
TF1 et RTL, pour ce premier débat -deux suivront, dimanche soir et jeudi
prochain- ils se sont rarement interpellés, chacun avançant son
programme avec l'objectif commun d'empêcher que le second tour de
l'élection présidentielle oppose la droite "brutale" de François Fillon,
à l'extrême droite.
Des oppositions, il y en eut pourtant. Benoît Hamon et Arnaud
Montebourg se sont engagés à abroger la loi travail, adoptée sans vote
l'an dernier via la procédure de l'article 49-3 de la Constitution.
Manuel Valls a quant à lui confirmé sa volonté de prolonger la politique
menée lorsqu'il était premier ministre, en promettant d’ »aller plus
loin, non pas de changer de cap ». Vincent Peillon, mezza voce, a
critiqué le pacte de responsabilité et le CICE, reconnaissant que le
million d’emploi attendu « n’est pas venu ». Il entend néanmoins le
maintenir, « avec contreparties » cette fois. Pas de critique virulente
du quinquennat, au point que Manuel Valls put dire « je n’ai pas
d’adversaire ici » sans être contredit. Benoît Hamon a critiqué la
tentative, soutenue par l'ancien Premier ministre, d'étendre la
déchéance de nationalité, jugeant que "cette mesure a heurté des
millions de compatriotes ». Le bilan du quinquennat finissant de
François Hollande a été résumé en quelques mots en début d’émission, -
"un sentiment d'inachevé" pour Benoît Hamon, des "avancées" mais un
échec sur le chômage pour Arnaud Montebourg - à l'exception de Manuel
Valls, qui a dit sa « fierté d'avoir servi les Français dans une période
très difficile ».
Benoît Hamon put ainsi rendre évidente une interpellation de tous
les candidats sur le revenu universel, question imposée dans le débat à
gauche désormais, tandis qu'Arnaud Montebourg a promis de taxer les
banques de 5 milliards d'euros par an et de contester l'objectif
européen de limiter le déficit à 3% du PIB, "une règle absurde".
Pour éviter l'élimination de la gauche au premier tour de la
présidentielle, les candidats ont dit leur volonté de discuter avec
Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Emmanuel Macron (En Marche
!) pour se rassembler, mais refusé de dire s'ils s'effaceraient derrière
l'un ou l'autre de ces concurrents qui pour l’instant les devancent
dans les différents sondages effectués. Pour l'emporter, "il faut que la
gauche se retrouve", a plaidé pour sa part Arnaud Montebourg, invitant
les déçus du quinquennat de François Hollande à voter pour lui.
Soulignant que "gouverner, c'est difficile", Manuel Valls a mis en
avant son expérience, tandis que l'ex-ministre Vincent Peillon s'est
affiché comme le point d'équilibre de la gauche. Quelque peu isolés dans
cette primaire qui avait été initialement taillée pour François
Hollande, les candidats non issus du PS ont cherché à occuper un
positionnement identifiable. La candidate du Parti radical de gauche,
Sylvia Pinel, a défendu les entreprises, l'écologiste François de Rugy a
mis en garde contre les promesses non financées, et Jean-Luc
Bennahmias, du parti Front démocrate, a mis en avant « l'intérêt général
», moqué toute la soirée sur Twitter. Il a paru en effet découvrir dans
la bouche de la journaliste qui le questionnait sa proposition de
constituer un corps de vigiles privés... qui figure sur son site
internet.
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