mardi 12 novembre 2024

Pont-de-Claix. Vencorex, « faillite organisée », lance Sophie Binet sur le piquet de grève


 

Sophie Binet devant l’entrée de la plateforme, entre Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex, et Serge Allègre, secrétaire général de la FNIC-CGT.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet est venue soutenir les salariés de Vencorex sur leur piquet de grève, ce jeudi 7 novembre, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix. Elle a fait de l’entreprise, placée en redressement judiciaire, le symbole d’une « faillite organisée », taclant à la fois l’État et le patronat.

La période d’observation prolongée jusqu’au 6 mars 2025

La décision du tribunal de commerce de Lyon, attendue la veille, a finalement été rendue ce vendredi 8 novembre, deux jours après l’audience. Un sursis obtenu par les salariés de Vencorex puisque la période d’observation est prolongée jusqu’au 6 mars 2025 – au lieu du 12 décembre, date prévue initialement.

Cela donne ainsi plus de temps pour examiner l’offre de reprise actuelle du groupe chinois Wanhua, mais aussi et surtout pour permettre à un autre repreneur éventuel de manifester son intérêt. Ce délai vise également, pour les syndicats, à négocier les mesures d’accompagnement et le plan social pour les salariés qui ne seraient pas inclus dans la reprise.

(Mise à jour du 8 novembre 2024 à 15h18)

Elle a salué une « mobilisation exemplaire depuis seize jours de grève reconductible », sous les acclamations des centaines de personnes présentes. Des salariés de Vencorex auxquels Sophie Binet est venue apporter son soutien, ce jeudi 7 novembre. La secrétaire générale de la CGT s’est rendue sur le piquet de grève, à l’entrée nord de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, où elle a pris la parole en début d’après-midi.

Le site est bloqué depuis le 23 octobre, conséquence des sombres perspectives s’offrant à l’entreprise, placée en redressement judiciaire en septembre. Vencorex n’a fait en effet l’objet que d’une seule offre de reprise émanant de BorsodChem, filiale du groupe chinois Wanhua, qui prévoit de conserver seulement 25 des 450 salariés. Au total, ce sont plus de 1 000 emplois qui sont menacés sur les deux plateformes de Pont-de-Claix et Jarrie, et même près de 5 000 emplois indirects.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Sophie Binet a taclé les politiques gouvernementales et patronales.

« Derrière les plans de licenciements, il y a des vies, des territoires qui sont dévastés, des familles qui sont torpillées », s’est ainsi insurgée Sophie Binet, qualifiant la situation « honteuse » de Vencorex de « symbole ». Celui « du scandale des politiques gouvernementales et patronales ». Car « Vencorex, c’est d’abord l’histoire d’une faillite organisée », a-t-elle fustigé.

« La ficelle est grosse »

Sophie Binet aux côtés des salariés de Vencorex en grève, le 7 novembre.

Prenant à témoin les salariés, la secrétaire générale de la CGT a rappelé que « jusqu’en 2022, tout allait bien. L’entreprise était rentable. » Que s’est-il passé alors ? « Une opération de concurrence déloyale organisée par l’État chinois pour déstabiliser notre industrie, avec un dumping sur les prix », a-t-elle dénoncé. Avant d’ironiser : « Grande surprise, qui est le seul repreneur de Vencorex aujourd’hui ? Cette même entreprise chinoise qui a orchestré sa faillite. »

Pour Sophie Binet, « la ficelle est grosse ». Mais la mobilisation des salariés de Vencorex, très vite rejoints par leurs camarades d’Arkema, a totalement rebattu les cartes. En effet, « le plan était bien huilé », a-t-elle souligné. « Ils avaient prévu que tout se passe en quelques semaines, avec un repreneur qui se positionne et qui propose 25 emplois »… Soit l’équivalent de « ce qu’il faut pour gardienner le site ».

Grenoble Veynes SNCF

Sophie Binet s’adressant à la presse, entre Séverine Dejoux et Serge Allègre.

Et la responsable syndicale de s’interroger : « Pourquoi garder 25 emplois et pas zéro ? » D’une part « parce que ça évite de payer la dépollution », mais aussi car « ça permet de racheter les brevets, les savoir-faire, et de continuer le pillage ». De fait, pour accéder au marché européen, « un certain nombre de normes et de certifications » sont nécessaires et « les Chinois ont besoin de racheter nos entreprises », a expliqué Sophie Binet.

La leader de la CGT a vivement taclé ces « gouvernements qui font rentrer le loup dans la bergerie ». Vencorex, « c’est l’exemple de l’incurie gouvernementale », a-t-elle poursuivi. « Ici, c’est près de 5 000 emplois qui sont en jeu. Ici, les productions que vous réalisez sont un enjeu stratégique pour tout le pays. » Et ce, pour l’approvisionnement des centrales nucléaires ou le carburant de la fusée Ariane.

Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes

La plateforme chimique de Pont-de-Claix est bloquée depuis le 23 octobre.

Les salariés sont dans l’attente du jugement imminent du tribunal de commerce de Lyon, au lendemain de l’audience tenue ce mercredi 6 novembre. La juridiction doit se prononcer sur la requête unanime de l’ensemble des parties, qui demandent de prolonger la période d’observation jusqu’en mars 2025. Ce qui donnerait plus de temps à un autre repreneur éventuel pour se manifester.

Une journée de mobilisation nationale le 12 décembre

Naturellement, les regards se tournent vers Arkema. Sophie Binet a, comme une partie des élus locaux présents à la tribune – dont le président de la Métropole et maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari, la députée Élisa Martin ou le maire de Grenoble Éric Piolle -, répété qu’il s’agissait du « repreneur évident ». Pourtant, le géant de l’industrie chimique se fait prier. Et pour la représentante syndicale, hors de question de se contenter d’une reprise partielle des activités.

Grenoble Veynes SNCF Lus-la-Croix-Haute

Plusieurs centaines de personnes présentes, dont des élus comme Christophe Ferrari et Eric Piolle.

Faute d’offre sérieuse, il existerait toutefois une piste alternative. Sophie Binet a ainsi évoqué la proposition défendue également par les élus communistes, à l’instar, la semaine précédente, de la maire d’Échirolles Amandine Demore ou du conseiller régional Éric Hours. Selon elle, « si l’État n’est pas en capacité de trouver un repreneur, la CGT demandera d’organiser une nationalisation temporaire », sur le même modèle qu’à Saint-Nazaire.

Évoquant le contexte global, la secrétaire générale de la CGT a relié la lutte des salariés de Vencorex à celles de leurs camarades d’Atos, d’Auchan, de Michelin… Pour s’opposer aux plans de licenciements – plus de 180 dans toute la France –, une large mobilisation nationale sera organisée à l’initiative de la CGT le 12 décembre, a annoncé Sophie Binet, qui a appelé à « une grande journée de convergence de toutes les luttes pour l’emploi ».

Grenoble veynes fanfare Trièves

Représentaux syndicaux et élus se sont succédé au micro.

Grenoble. Rassemblement contre la fermeture de la poste Alsace-Lorraine


 

sabelle Peters, Première adjointe à Grenoble, François Auguste, du collectif « J’aime ma poste », et Arnaud Vossier (Sud PTT), lors du précédent rassemblement, le 30 avril 2024.

Le collectif “J’aime ma poste” appelle à un rassemblement ce samedi 9 novembre, à 12h, devant le bureau de poste Alsace-Lorraine, à Grenoble. Sa fermeture, déjà annoncée et reportée à deux reprises, est en effet prévue cette fois le 15 novembre, selon la direction de La Poste.

Le bras de fer se poursuit entre La Poste et le collectif “J’aime ma poste”. Un peu plus de six mois après un précédent rassemblement ayant attiré plus de 150 personnes, le 30 avril, ce dernier appelle de nouveau à se réunir devant le bureau de poste d’Alsace-Lorraine, ce samedi 9 novembre, à 12h, pour protester contre sa fermeture programmée.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Plus de 150 personnes s’étaient rassemblés devant le bureau de poste le 30 avril.

Après deux fausses alertes, celle-ci serait cette fois imminente. « La direction de La Poste, après avoir reporté à deux reprises sa décision de fermeture, persiste et signe : elle l’annonce pour le 15 novembre », précise ainsi dans un communiqué le collectif, qui regroupe les syndicats Sud PTT et CGT FAPT, des usagers, élus et unions de quartier.

Décision « arbitraire et sans aucun fondement »

Les membres du collectif, qui tirent la sonnette d’alarme depuis de longs mois, ne cachent pas leur amertume, dénonçant une décision « totalement arbitraire et sans aucun fondement ». De fait, soulignent-ils, « ce bureau de poste est toujours plein à craquer et son activité courrier colis marche très bien ».

« Rien ne justifie cette fermeture si ce n’est une obsession de réduire les missions de service public de La Poste pour privilégier la rentabilité financière du groupe La Poste », déplore le collectif. Lequel en veut pour preuve la récente décision annoncée par Philippe Wahl de « supprimer 50 millions d’euros accordés pour le financement des agences postales communales ».

Isabelle Peters et François Auguste.

Face à cette politique qui « nous mène droit dans le mur », le collectif “J’aime ma poste” lance un appel à la résistance. Ceci pour exiger le développement de tous les services publics « au service de l’intérêt général ».

Une lutte qui dépasse le cadre d’Alsace-Lorraine. L’union de quartier Malherbe Teisseire demande ainsi en parallèle le maintien du distributeur de billets et le démarrage des travaux pour la réouverture du bureau de poste Jean-Perrot, fermé depuis les émeutes de l’été 2023.

Grenoble Veynes SNCF

L’union de quartier Malherbe se bat quant à elle pour la réouverture du bureau Jean-Perrot.

lundi 11 novembre 2024

Sommet des BRICS : nouvelles étapes et gestion des contradictions


 L’ordre international néolibéral fondé par les États-Unis et leur hégémonie unique à la fin de la guerre froide est aujourd’hui en crise.

De nouvelles aspirations émergent, notamment de pays considérés il y a quelques décennies comme faisant partie de la « périphérie » du capitalisme, que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de « sud global », qui portent des revendications propres : celles de remettre en cause l’hégémonie unique du dollar et des institutions de Bretton Woods et celles d’envisager les relations internationales sous l’angle du multilatéralisme.

Il s’agit d’une évolution majeure des rapports de force internationaux, sur les bases d’une mondialisation capitaliste de plus en plus fragmentée et d’un impérialisme américain de plus en plus contesté. Nul besoin d’y rechercher la constitution d’un nouveau « bloc ». Ce serait rester dépendant de schémas anciens. Il ne s’agit pas nécessairement d’un état d’esprit et d’un comportement politique anti-occidental, ou encore « non aligné ». Mais la question, qui est la plus intéressante pour les communistes, est l’exigence de relations internationales qui ne s’inscrivent pas dans une logique de blocs, qui remettent en cause les mécanismes financiers de la domination des États-Unis et qui construisent un multilatéralisme nouveau. C’est là la principale nouveauté.

Ces exigences, portées par des gouvernements et des États qui ont leurs intérêts propres, pas nécessairement convergents, génèrent par conséquent des contradictions, qu’il faut analyser. Ces gouvernements peuvent mener, à une échelle régionale voire interrégionale, une politique de puissance pour trouver leur place dans la recomposition armée des rapports de force.

Les BRICS sont l’un des cadres où s’expriment ces aspirations et où s’exercent ces contradictions. Leur sommet annuel est devenu un rendez-vous international de première importance, comme l’a démontré cette année la présence du secrétaire général de l’ONU.

En prenant en compte les neuf membres, leur poids économique global est aujourd’hui supérieur à celui du G7. Il représente 33,7 % du PIB mondial (en comparaison, en 1992, les futurs BRICS n’en représentait que 15 %, ce qui illustre la rapidité des recompositions internationales).

Le G7, souffrant des résultats des politiques d’austérité et de la désindustrialisation du centre historique du capitalisme (il n’est plus aujourd’hui l’unique centre), est passé au cours de la même période de 46 % à 29 %. Mais des contradictions émergent : la dynamique chinoise ralentit d’une manière importante alors que d’autres pôles de croissance se confirment.

  • Le 16e sommet annuel des chefs d’État et de gouvernement s’est réuni à Kazan (Russie) du 22 au 24 octobre dernier. La presse occidentale a souvent essayé d’en minimiser les résultats. Pourtant, trois décisions importantes ont été prises.
    La création d’un statut de « partenaires » des BRICS attribué à treize pays dont la Turquie, des pays d’Asie du Sud-Est (Vietnam, Thailande, Malaisie…), et d’Afrique (Algérie, Nigeria, Ouganda). Cela permet aux cinq membres fondateurs de garder une certaine prééminence et à des pays qui sont intéressés tout en gardant une approche prudente, à l’image du Vietnam, de trouver les cadres d’une coopération souple1. L’approche à la fois intéressée et prudente du Vietnam mérite d’être méditée.
  • La mise en place d’un système de règlement et de compensation du commerce, tant dans un commerce intra-BRICS que dans le cadre du commerce entre BRICS et pays « partenaires », garanti par la Nouvelle Banque de développement, qui demeure à ce jour la seule institution commune au groupe. Ce système dit « BRICS clear », a pour ambition d’offrir une alternative au système SWIFT. C’est une avancée vers un système financier d’échange international commun.
  • Le lancement d’un système d’assurance et la réassurance pour les transactions commerciales, sans passer par conséquent par les assurances occidentales. 

Ces décisions sont un pas supplémentaire dans la dédollarisation des échanges internationaux.

Enfin, les BRICS offrent un cadre pour aplanir les tensions bilatérales qu’un certain nombre de pays membres nourrissent entre eux. En marge du sommet de Kazan, la Chine et l’Inde sont parvenues à un accord partiel au sujet de leur frontière commune longue de 4000 km : il porte sur la répartition des zones de patrouille. Depuis 4 ans, les relations entre les deux pays étaient au plus bas suite à un échange de tirs entre soldats indiens et chinois qui avait fait une vingtaine de morts en 2020. S’il ne s’agit pas d’un accord global sur une frontière qui reste disputée, il permet un retour à la situation antérieure à 2020 et pourrait appeler des discussions futures. D’une manière moins relayée médiatiquement, on pourrait citer le partenariat stratégique global conclu entre l’Inde et la Malaisie.

Il faut noter des divergences et des méfiances. Peu d’États sont prêts à s’engager dans une guerre de civilisation contre « l’Occident collectif » que promeut le régime de Vladimir Poutine. Au contraire, l’Inde, la Chine et le Brésil ne souhaitent pas une démarche ultra-sécuritaire et cherchent à prendre des initiatives pour une solution négociée en Ukraine. Le poids commercial et financier de la Chine ne va pas non plus sans susciter des interrogations au sein du groupe.

Les BRICS méritent donc intérêt et une analyse poussée, tant de la dynamique qu’ils révèlent que de leurs contradictions. La manière dont ces dernières pourront être dépassées dans la période future indiquera quelles seront les prochaines étapes de leur développement.


1. À l’heure actuelle, les neuf pays membres sont : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie. Les treize partenaires sont : la Turquie, l'Indonésie, l'Algérie, le Brésil, Cuba, la Bolivie, la Malaisie, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, la Thaïlande, le Vietnam, le Nigeria et l'Ouganda. 

Article publié dans CommunisteS, numéro 1017 du 6 novembre 2024

Contre les hausses de loyer et de charges, le PCF aux côtés des locataires !


 Face à l’explosion des coûts de la vie, le Parti communiste français tient à exprimer son soutien aux revendications légitimes des locataires et des organisations qui les représentent. Les hausses des loyers et des charges, en particulier les charges énergétiques, pèsent lourdement sur les budgets des familles, monoparentales ou non, des retraités aux pensions trop faibles, et plus largement des foyers précaires.

Le PCF réaffirme ses propositions pour combattre cette précarité énergétique en agissant sur les tarifs de l’énergie, les aides ciblées et l’investissement public pour la rénovation énergétique. Pendant que le gouvernement se limite à des annonces insuffisantes, nous proposons des mesures d’urgence pour alléger immédiatement le fardeau financier des ménages.

Nous appelons aussi les bailleurs sociaux à s’engager dans des actions communes avec les locataires pour dénoncer les choix budgétaires du gouvernement qui menacent directement le secteur du logement social. La réduction continue des financements alloués au logement social, les prélèvements opérés sur les bailleurs via la réduction de loyer de solidarité (RLS) et la baisse des APL asphyxient les offices HLM et limitent les moyens d’action pour améliorer les conditions de vie des habitants. Il est temps que l’État prenne ses responsabilités et soutienne le secteur HLM en apportant des ressources suffisantes pour garantir des logements décents et accessibles.

Le PCF exige donc des engagements clairs et immédiats de l’État pour :

1.       Revaloriser les APL pour répondre réellement aux besoins des locataires modestes : Aujourd’hui, la situation des locataires nécessite, plus que jamais, l’octroi d’une aide pour faire face à la hausse des loyers et des charges, particulièrement les charges énergétiques. Nous demandons non seulement une revalorisation du montant des APL mais également une prise en compte de l’ensemble des charges dans leur calcul, afin de garantir une couverture réelle des coûts d’habitation. Il est impératif de revoir les plafonds pour qu’ils répondent aux situations actuelles, où beaucoup de locataires doivent consacrer la quasi-totalité de leurs revenus au logement.

2.       Rétablir une aide à la pierre ambitieuse : Pour garantir des loyers réellement accessibles pour tous, il est essentiel de rétablir une aide à la pierre pérenne et conséquente. Le PCF exige le réengagement de l’État, à la hauteur des besoins, pour la construction de logements sociaux, permettant ainsi des loyers abordables pour la majorité des salariés. Ces investissements permettront de répondre à l’urgence de logements accessibles et de mettre fin aux logiques de spéculation.

3.       Soutenir les organismes de logement social en augmentant les subventions pour les projets de rénovation énergétique et en mettant fin aux prélèvements qui compromettent leurs missions sociales. Le secteur HLM doit retrouver des moyens suffisants pour investir dans la qualité des logements et offrir un environnement de vie digne et respectueux de l’environnement.

Depuis des années, le PCF défend une nouvelle politique du logement, fondée sur des investissements publics à la hauteur des besoins et sur une revalorisation des droits des locataires.

Nos parlementaires mènent une bataille de chaque instant pour que le droit au logement, qui est un droit fondamental, ne soit plus sacrifié sur l’autel des logiques financières.

Nous appelons les citoyens et les élus locaux à se joindre à cette lutte pour une politique du logement qui serve enfin l’intérêt général, avec un financement pérenne des HLM, des plafonnements de loyers et une refonte de l’aide au logement, pour garantir à chaque famille, retraité, étudiant, et jeune en insertion , un logement digne et accessible.

Paris, le 8 novembre

Parti communiste français.

samedi 9 novembre 2024

En Isère, le NFP se rassemble autour de Lyes Louffok

Alors que planait le spectre d’une gauche désunie, la socialiste Amandine Germain a annoncé se retirer au profit du candidat investi par la FI, Lyes Louffok, dans la première circonscription de l’Isère. Ce dernier est désormais seul, soutenu par les quatre forces du Nouveau Front populaire. Il ne fera pas face à Olivier Véran, qui renonce à se présenter côté macroniste.

L’enlisement annoncé en Isère n’aura pas lieu, à gauche. Le Nouveau front populaire n’a, ce mercredi 6 octobre, plus qu’un seul candidat dans la première circonscription du département, où doit avoir lieu une élection partielle à la mi-janvier 2025.

La candidate locale du Parti socialiste, Amandine Germain, a annoncé se retirer au profit de Lyes Louffok, candidat investi par la France insoumise, à qui la circonscription échoit selon l’accord des législatives 2024. En juillet, l’insoumis Hugo Prévost avait d’ailleurs emporté le siège, avant d’être exclu du mouvement puis de démissionner, suite à des accusations de violences sexuelles portées à son encontre.

« La désunion n’est pas une option »

« Garder cette circonscription doit être le seul objectif qui nous anime », a déclaré Amandine Germain, après une réunion, mardi soir, qui a réuni les socialistes de l’Isère et la direction nationale du parti. La conseillère départementale a toutefois regretté « l’intransigeance de l’appareil politique du NFP », qu’elle accuse d’avoir « imposé » son candidat sans consulter les forces locales. La fédération iséroise socialiste renonce à présenter une autre candidature, tout en maintenant que « la seule chance pour que la circonscription reste à gauche est de présenter quelqu’un issu du PS. »

Les communistes du département annoncent eux, dans un communiqué, soutenir le candidat « qui portera les couleurs du NFP », soit Lyes Louffok. « Si la séquence actuelle peut amener à s’interroger sur les formes de l’union, pour permettre une meilleure prise en compte des réalités locales et de la voix des militant∙e∙s de terrain, la désunion n’est pas une option », affirme le PCF isérois.

Olivier Véran renonce

À noter qu’un consensus préalable s’était dégagé, au niveau local, autour de l’hypothèse Lucie Castets, mais le renoncement de l’intéressée avait rouvert les tensions autour du bon candidat à investir.

Déjà soutenu par le FI et les écologistes, Lyes Louffok bénéficie désormais de l’approbation des quatre forces principales du NFP. À 29 ans, cet ancien enfant placé, militant infatigable pour une réforme de l’aide sociale à l’enfance, retentera sa chance à la députation, après avoir perdu dans le Val-de-Marne cet été. Il devrait notamment affronter la candidate macroniste Camille Gaillard-Monier, ex-suppléante d’Olivier Véran. L’ancien ministre de la Santé, battu cet été par le NFP, a déclaré renoncer à se présenter pour « prendre du recul ».

 

Elon Musk, Peter Thiel, Curtis Yarvin... Ces patrons de la Tech ravis de l’élection de Trump


Chez les proches d’Elon Musk et de Peter Thiel, comme chez les entrepreneurs des cryptomonnaies, des entrepreneurs des nouvelles technologies exultent de voir Donald Trump au pouvoir. Ils voient en lui un grand dérégulateur.

 Pour la première fois de son histoire, le Bitcoin a dépassé les 75 000 dollars, après l’annonce de l’élection de Trump. Le petit monde des cryptomonnaies s’était mobilisé en faveur du candidat républicain. Il avait levé des fonds en faveur de sa campagne dans un double but.

D’une part pour s’opposer à l’administration démocrate qui avait commencé à réguler le secteur. D’autre part, pour envoyer à la Maison Blanche Donald Trump qui entend licencier le président du gendarme de la Bourse, très hostile aux cryptos, tout comme desserrer les contraintes environnementales à la production d’énergie carbonée. Car si le Bitcoin était un pays, il serait à la vingt-sixième place des nations les plus consommatrices d’électricité, juste après la Malaisie.

Fin septembre, les dons du monde de la tech à la campagne républicaine avaient atteint 204 millions de dollars, d’après la commission électorale, faisant du secteur le deuxième plus grand donateur, derrière celui… des hydrocarbures.

« Ce milieu des cryptos est très viril, fait preuve de violence langagière, symbolique, mais aussi à l’égard du monde : c’est une technologie écocidaire » décrivait pour l’Humanité le sociologue Olivier Alexandre, qui les qualifie de postconservateurs. Car « les considérer comme réactionnaires ne permet pas de prendre en compte l’importance de la technologie dans leur modèle de pensée. »

Un homme du milieu de la Tech

Le co-lisiter de Donald Trump, JD Vance, un capital-risqueur, est un proche de Peter Thiel. Il fut même l’un de ses employés. Le futur vice-président est donc considéré comme un affidé de la Tech. Thiel (actuel patron de Palantir) est le parrain de la « Paypal Mafia », où l’on trouve aussi Elon Musk ou Keith Rabois (un pionnier des cryptos).

Ils sont les porte-étendards de ces entrepreneurs ou investisseurs dans le numérique qui se sont rassemblés en nombre autour de Donald Trump. En plus d’un sexisme fermement ancré, tous partagent une haine de l’impôt, de l’immigration illégale et la croyance que la technologie réglera tous les problèmes du monde.

Le président fraîchement réélu entend confier à Elon Musk la tête d’une mission d’audit sur les prérogatives de l’État. Ce sujet fait en effet débat. Le patron de Tesla est plutôt favorable à réduire l’interventionnisme public à son strict minimum, en commençant par une baisse drastique des impôts.

Mais les affaires du patron de Space X sont dopées à la commande publique. Son « moins d’État » est donc à géométrie variable. De son côté, le très influent Curtis Yarvin, un informaticien et proche ami de Peter Thiel et de JD Vance, est beaucoup plus autoritaire, défenseur d’une dictature. Tous estiment en tout cas que l’État doit être géré à la manière d’une startup, par un PDG à la main plus ou moins ferme.

Des Extropiens

Ces entrepreneurs de la Tech voient surtout dans Trump un formidable héros de la dérégulation. Écologique tout d’abord, puisqu’ils se disent extropiens. Ce courant de pensé transhumaniste estime que les limites de la planète, mais aussi de l’être humain, seront dépassées grâce aux nouvelles technologies et à la colonisation spatiale. « Un rêve masculiniste, d’aridité, sans oxygène, fait de poussière et de conquête permanente », décrypte le sociologue Olivier Alexandre.

Ces entrepreneurs sont en tout cas convaincus de faire partie d’une élite intellectuelle, d’être parmi les seuls à voir la réalité de la société et du pouvoir, d’où leurs références récurrentes aux films Matrix. Ces croyances rappellent les théories du complot de QAnon, qui dénonçait un « État profond ».

Mais selon les patrons de la Tech, la propagande est si efficace que ceux qui œuvrent pour le pouvoir ne voient même pas qu’ils font partie d’une conspiration. Face aux restrictions lors du Covid, Musk lançait « prenez la pilule rouge », en référence à une scène emblématique de Matrix, quand Yarvin estime plus généralement que son « travail est de réveiller les gens du Truman Show ».