mardi 19 novembre 2024

Jarrie. Les Vencorex chez Framatome, avant la venue de Poutou à Pont-de-Claix

L'intersyndicale de Vencorex, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. © Martine Briot
Les représentants syndicaux de Vencorex ont distribué des tracts, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique de Jarrie. Des entreprises dont les activités sont fortement interdépendantes, à l'instar de l'ensemble de la chimie du sud grenoblois. Les salariés de Vencorex accueilleront par ailleurs ce lundi 18 novembre Philippe Poutou, qui viendra les soutenir sur le piquet de grève, à Pont-de-Claix.

À l’occasion des « portes ouvertes » de l’entreprise Framatome, ce vendredi 15 novembre, l’intersyndicale de Vencorex (CGT, CFDT, CFE-CGC) s’est rendue sur le site, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. Au menu : distribution de tracts et rencontre des salariés.

Malgré l’ouverture au public, l’entrée d’usine est désertique et les visiteurs immédiatement accueillis par un binôme « équipe maîtrise et pilotage » venu aux renseignements. Si Framatome semble continuer ses investissements, les informations divulguées sont très parcellaires. Néanmoins, l’entreprise n’a pas été choisie au hasard pour cette action, loin de là !

Les salariés de Vencorex élargissent leur mouvement à toute la filière

Les salariés de Vencorex, en grève illimitée depuis le 23 octobre à Pont-de-Claix, élargissent en effet leur mouvement à toute la filière chimie, concernée par la production du groupe. De fait, l’ensemble des activités des différents acteurs de l’industrie chimique iséroise sont totalement interdépendantes.

Distribution de tracts des syndicats de Vencorex devant l’entrée de Framatome. © Martine Briot

Ainsi, sur la plateforme chimique de Jarrie, Framatome produit du zirconium, utilisé pour le gainage des réacteurs nucléaires, et se fournit pour cela en chlore auprès de sa voisine Arkema. Laquelle produit, elle, le perchlorate indispensable à la fabrication du carburant des fusées Ariane. Perchlorate qui dépend lui-même de l’approvisionnement en sels, produits par Vencorex sur la plateforme de Pont-de-Claix.

Avec des liens aussi étroits, les conséquences se sont donc très vite répercutées sur les deux sites du sud grenoblois. Sans surprise, les salariés de Framatome subissent ainsi, à l’heure actuelle, des périodes de chômage technique.

Du côté de Vencorex, l’inquiétude est toujours aussi grande. La première réunion du PSE a été l’occasion pour les syndicats de faire valoir leurs exigences. Le groupe thaïlandais PTT-GC, actionnaire majoritaire, n’a toujours pas communiqué la prochaine date de réunion !

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était venue soutenir les salariés de Vencorex à Pont-de-Claix, le 7 novembre. © Manuel Pavard

Un planning de décontamination du site à réaliser d’ici fin mars a par ailleurs été publié . Une échéance impossible à respecter, soulignent les salariés. La possibilité d’une reprise ne leur semble en outre possible que sur une partie de la production, car les investissements nécessaires sont lourds financièrement.

Philippe Poutou sur le piquet de grève

Pourtant, les salariés de Vencorex ne lâchent rien ! L’intersyndicale lance un appel à la solidarité, que ce soit par une visite sur les lieux (entrée nord de la plateforme chimique, rue Lavoisier, sortie d’autoroute n°7) ou par un soutien matériel ou financier. C’est d’ailleurs sur le piquet de grève qu’est attendu Philippe Poutou ce lundi 18 novembre.

Philippe Poutou, ici lors de la grève contre le projet de réforme des retraites en janvier 2020 à Bordeaux, se rendra à Pont-de-Claix pour soutenir les salariés de Vencorex lundi 18 novembre 2024. © Patrice Calatayu, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Après la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet le 7 novembre, le porte-parole du NPA-l’Anticapitaliste se rendra à son tour devant la plateforme chimique de Pont-de-Claix, pour y rencontrer et soutenir les salariés mobilisés de Vencorex, a annoncé son parti. Philippe Poutou y prendra la parole à deux reprises, d’abord via une allocution devant les grévistes, vers 16h45, puis lors d’une conférence de presse, prévue sur place à 17h.

 

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