Avant l’investiture prévue le 20 janvier, le président des États-Unis Donald Trump a déjà annoncé une bonne partie de son administration. Parmi les derniers postes, les profils les plus extrêmes s’imposent.
Elon Musk, dépeceur de l’État
La bromance entre l’homme le plus riche du monde et le candidat républicain n’a fait que se renforcer ces derniers mois. Si le patron de Tesla a investi 118 millions de dollars et toute l’influence de son réseau social dans la campagne, c’est aussi qu’il attend un retour. Trump a nommé Elon Musk, à la tête d’un ministère nouvellement créé de l’« efficacité gouvernementale ». Sa mission : « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales ».
L’intéressé a alors assuré pouvoir réaliser plusieurs milliers de milliards de dollars de coupes annuelles dans les dépenses publiques. Pour quoi faire ? Pour baisser la fiscalité ! C’est l’une des grandes obsessions de Musk, qui a réussi certaines années à échapper totalement à l’impôt sur le revenu, et a déménagé le siège de ses entreprises au Texas, où il y a une absence de taxation sur les bénéfices et les plus-values boursières. Musk n’est pas non plus contre un protectionnisme (et la hausse des droits de douane) en particulier à l’encontre de la Chine.
Il a peur que « le modèle américain, son économie comme ses idées, s’effondrent si demain la Chine développe de superordinateurs, des avions qui consomment très peu, une IA la plus performante… Voilà pourquoi Elon Musk dit que le meilleur recours pour la démocratie est Donald Trump », expliquait le sociologue Olivier Alexandre en octobre dans nos colonnes. Et la promesse de droit de douane à 60 % sur les voitures électriques chinoises n’est pas sans ravir le PDG de Tesla.
Pour le milliardaire, l’État doit se contenter de financer via la commande publique, l’innovation réalisée par SpaceX, Neuralink, par exemple… Enfin, Elon Musk espère pousser vers toujours plus de dérégulation financière, y compris pour les cryptomonnaies, qu’il envisage d’intégrer à Twitter.
Mike Huckabee partage avec les extrémistes israéliens cette « croyance » : la Bible constitue un « acte de propriété » du peuple juif sur la terre d’Israël. Ce pasteur baptise de 69 ans entré en politique dans son Arkansas natal pour en devenir gouverneur incarne la puissance du « bloc évangélique » aux États-Unis, à la fois pilier essentiel de la coalition électorale de Trump (82 % d’entre eux ont voté pour lui) et du « lobby pro-Israël ».
« Certains chrétiens évangéliques, en particulier ceux que l’on appelle les sionistes chrétiens, considèrent la création de l’État juif comme l’accomplissement d’une prophétie biblique », expliquent les historiens John Mearsheimer et Stephen Walt dans leur ouvrage référence « The Israel Lobby and US Foreign Policy ».
Mick Huckabee, un évangélique à Jérusalem
Benyamin Netanyahou aura les mains totalement libres pour poursuivre la colonisation de la Cisjordanie voire son annexion. C’est le sens de la nomination de Mike Huckabee comme représentant des États-Unis à Jérusalem, où Donald Trump avait déménagé l’ambassade lors de son premier mandant. Le futur président l’a présenté comme un homme « adoré par le peuple d’Israël ».
Il est surtout particulièrement apprécié des plus extrémistes. Pour cause, il ne parle pas de « Cisjordanie », nom utilisé dans les instances internationales et dans le droit, mais de « Judée et Samarie », terminologie biblique utilisée par les nationalistes. « La Cisjordanie occupée, ça n’existe pas. Il y a des communautés, des quartiers, des villes. L’occupation, ça n’existe pas », osait-il même en 2017.
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