Il était temps. Le peuple libyen, soulevé contre son dictateur, est menacé des pires représailles par un régime barbare disposant d’importants moyens militaires.
La partie du pays, contrôlée par les opposants mal équipés, risque d’être reprise par ses armées au prix d’un massacre terrible. Pendant plusieurs semaines, les Etats arabes, ceux d’Europe et les grandes puissances qui ont armé le régime de Mouammar Kadhafi ont regardé en spectateurs les préparatifs de ce massacre sans prendre aucune mesure effective pour aider le peuple libyen. Le Président français s’est contenté de quelques effets d’annonce pour tenter de faire oublier ses actes passés.
Le vote du Conseil de sécurité des Nations unies, dans la nuit du 17 au 18 mars, laisse espérer dans l’attitude de la communauté internationale un changement historique. Les Nations unies, écartant une intervention terrestre dont l’invasion de l’Irak par les troupes de l’Otan a montré les effets néfastes, ont enfin réagi. Elles se sont souvenues que la fondation de l’Onu repose sur le refus du principe qui avait causé la perte de la Société des nations (SDN) selon lequel, comme l’avaient dit les dirigeants de l’Allemagne nazie, « charbonnier est maître chez soi », la souveraineté d’Etats, même barbares, ne doit jamais connaître de limite. Les Nations unies se sont souvenues de ce que les principes universels des droits de l’Homme peuvent prendre le pas sur celui de la souveraineté des Etats, et imposent à la communauté internationale la responsabilité d’y intervenir sur la base du droit international.
La Ligue des droits de l’Homme s’en réjouit. Tout en sachant que seule la mobilisation des opinions publiques en faveur de la solidarité avec le peuple libyen pourra obliger les Etats à mettre en œuvre effectivement des mesures efficaces.
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