Demain, les jours heureux:
Ce week-end, des milliers de citoyens, venus de tout le pays, vont reprendre
le fameux maquis des Alpes. Rencontre avec quelques piliers du collectif Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, organisateur de ce rassemblement depuis 2007. Pour eux, il s’agit désormais de passer de l’indignation à l’alternative…
Faut-il ensevelir la Résistance sous les gerbes, ou la poursuivre parce qu’elle n’est pas morte ? Tourner la page à coups de commémorations, ou s’en inspirer pour le présent ? Faire du bling-bling dans les cimetières, ou tendre l’oreille et renouer avec l’esprit de ceux qui, tombés pour la France certes, le sont aussi pour leurs idéaux de liberté et de justice sociale ? Depuis que, le 4 mai 2007, à l’avant-veille du second tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy est monté, avec cinquante journalistes embarqués, au plateau des Glières (Haute-Savoie) afin d’immortaliser son entrée dans le «roman national», et que, chaque année, le chef de l’État y effectue un «pèlerinage», le débat fait rage. D’un côté, un homme seul qui prend toute la lumière pour lui dans le théâtre époustouflant de ce haut lieu de la résistance armée, qui s’incline brièvement devant la stèle à la nécropole de Morette où sont enterrés 105 combattants, puis qui, face caméra, présente comme son «héros» personnel le lieutenant Tom Morel, le chef de l’Armée secrète en Haute-Savoie et commandant du bataillon des Glières, comme il exhibe Patek Philippe, sa montre à 16 000 euros ; le même qui, l’année suivante, au climax de «l’hommage», ricane devant la veste rose d’une invitée ou disserte sur les chances de l’Évian Thonon Gaillard Football Club, appartenant à Franck Riboud, le PDG de Danone, d’accéder à la première division, etc. De l’autre, des milliers de personnes qui se rassemblent, sans badges ni banderoles, chaque année pour partager des paroles de résistance d’hier et d’aujourd’hui.
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