Par Perrine, agricultrice en Bretagne
Certains industriels de la filière laitière ne connaissent pas la crise. Leur fortune personnelle a connu en 2010 une hausse considérable. Des centaines de millions d’euros « volés aux paysans », estime Perrine, agricultrice en Bretagne. Une situation indécente, injuste et irresponsable, alors que les producteurs laitiers doivent encore et toujours se serrer la ceinture. Amis paysans, nos productions sont en crise ! Toute l’économie végète. Le prix du lait s’effondre, la faute aux « méchants Allemands » ! Pourtant, dans cette période calamiteuse, certains dans l’Hexagone semblent mieux s’en sortir. Le site économique Challenges.fr nous liste ces excellents élèves.
Le « meilleur » d’entre eux ? Bernard Arnault, patron de LVMH, qui a vu sa fortune personnelle croître de 56% en 2010, année de disette pour bon nombre d’entre nous ! 56% d’augmentation de sa fortune personnelle, c’est 8,17 milliards d’euros perçus en 2010 ! Incroyable ! Inimaginable ! Impensable !
8,17 milliards d’euros, concrètement, cela représente quoi ?
8.176.000 mois de Smic
681.333 années de Smic
16.222 vies de labeurs (sur 42 années) ! Vous lisez bien : ce monsieur a empoché en une année (de crise), l’équivalent des vies de travail (42 ans) de 16.222 travailleurs payés 1.000 euros par mois !
Incroyable ? Impensable ? Non : Indécent, injuste, irresponsable…
La curiosité me pousse à regarder de plus près la place de nos « alliés » privés de la filière Lait :
Emmanuel Besnier, groupe Lactalis : +13%, soit 300 millions d’euros.
Antoine Fiévet et familles Bel, Fromageries BEL : +58,6%, soit 250 millions d’euros.
Alex Bongrain, groupe Bongrain : + 38%, soit 171 millions d’euros.
Marc Senoble, groupe Senoble : + 50%, soit 100 millions d’euros.
Soit une augmentation totale de leur patrimoine de 821.000.000 euros pour l’année 2010. Je reprends ma calculette : sachant qu’il y a 78.000 exploitations laitières, ces 4 industriels – qui ne sont pas des distributeurs – se sont gavés (à titre personnel, je n’évoque pas les résultats des entreprises) de 821 millions d’euros en 2010, ce qui représente 10.525 euros par exploitation. De quoi mettre un peu de beurre dans certains épinards...
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