L’État
actionnaire, avide de dividendes ? Notre enquête sur les rapports entre
bénéfices et dividendes distribués par les grandes entreprises
françaises montre que celles dont l’État détient des participations sont
aussi, et de loin, les plus généreuses à l’égard de leurs actionnaires.
Au point de distribuer davantage de dividendes qu’elles n’ont
enregistré de bénéfices.
L’État français se considère-t-il désormais comme un fonds d’investissement privilégiant les gains immédiats plutôt que les politiques industrielles et sociales de long terme, sur fond de nécessaire transition écologique ?
L’État, directement ou via l’une des institutions financières ou industrielles publiques – Caisse des dépôts, Fonds stratégique d’investissement (FSI), Commissariat à l’énergie atomique (CEA)… – est présent au capital d’une vingtaine d’entreprises cotées, parmi les 47 grands groupes étudiés dans notre enquête (voir les résultats complets). Dans neuf d’entre elles, la puissance publique pèse plus de 10% des actions, donc des voix (Areva, EADS, EDF, Eramet, GDF Suez, Orange, Renault, Safran, ST Micro). Or ce sont bien ces mêmes entreprises que l’on retrouve en tête du classement des entreprises qui reversent la plus grande part de leurs dividendes à leurs actionnaires. Aux côtés de groupes connus pour fonctionner selon une logique de siphonnage financier au profit de leurs principaux actionnaires, à l’exemple d’ArcelorMittal [1].
Au total, selon le dernier rapport de l’Agence des participations de l’État
(APE), l’État français a perçu 4,6 milliards d’euros de dividendes en
2012. Soit une proportion considérable des 5,9 milliards de bénéfices
réalisés par les entreprises concernées, qu’elles soient cotées en
bourse ou entièrement publiques. EDF, GDF Suez, France Télécom, la SNCF,
La Poste, Safran et Aéroports de Paris (ADP) représentaient à elles
seules 90% de ces dividendes [2].
Ce choix de s’attribuer des dividendes se fait souvent aux dépens
d’autres financements : investir dans la transition écologique, avec les
énergies renouvelables ou de nouveaux modes de transports, améliorer
les conditions de travail, augmenter les salaires ou créer des emplois.L’État français se considère-t-il désormais comme un fonds d’investissement privilégiant les gains immédiats plutôt que les politiques industrielles et sociales de long terme, sur fond de nécessaire transition écologique ?
L’État, directement ou via l’une des institutions financières ou industrielles publiques – Caisse des dépôts, Fonds stratégique d’investissement (FSI), Commissariat à l’énergie atomique (CEA)… – est présent au capital d’une vingtaine d’entreprises cotées, parmi les 47 grands groupes étudiés dans notre enquête (voir les résultats complets). Dans neuf d’entre elles, la puissance publique pèse plus de 10% des actions, donc des voix (Areva, EADS, EDF, Eramet, GDF Suez, Orange, Renault, Safran, ST Micro). Or ce sont bien ces mêmes entreprises que l’on retrouve en tête du classement des entreprises qui reversent la plus grande part de leurs dividendes à leurs actionnaires. Aux côtés de groupes connus pour fonctionner selon une logique de siphonnage financier au profit de leurs principaux actionnaires, à l’exemple d’ArcelorMittal [1].
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