Mal-logés et répression policière à Saint-Denis
Dimanche, 15 décembre 2013. 14h, place de la Mairie et de la
Basilique de Saint-Denis (93), une grosse vingtaine de sans-logis, pour une
bonne part sans-papiers, et nous, militants associatifs, politiques et
syndicaux, pénétrons dans la Basilique de Saint-Denis avec tentes et
matelas[1]. Le curé a donné sa bénédiction à cette occupation. Cela fait
maintenant 194 jours qu’ils sont à la rue. Les deux immeubles qu’ils habitaient
(50 et 103 rue Péri), aux mains de marchands de sommeil, étaient insalubres et
devenaient dangereux pour leur intégrité physique. Ils ont été expulsés mais
sans être relogés ni même pris en charge par les dispositifs d’hébergement
d’urgence. Pourquoi ? Ils sont célibataires et le 115 prend en priorité les
familles avec enfants. Ils travaillent en France sans avoir de papiers et le
logement social n’est pas accessible aux sans-papiers. Sur leur campement, à
proximité de la Mairie, ils n’en peuvent plus, épuisés de dormir dans des
conditions ultra-précaires. Dehors, l’hiver est là. Le curé les accueille, il
leur donne l’asile. A côté des militant-e-s syndicalistes de Solidaires et de
la CGT, du Front de gauche et de ceux de la gauche radicale (NPA, Alternative
Libertaires, etc.) bien connus, il reste à Saint-Denis de nombreux militant-e-s
catholiques de gauche engagés auprès des sans-papiers et des mal-logé-e-
Au bout d’une petite heure, des brigades et des voitures de
police se massent devant le portail de la basilique. Derrière eux, le marché de
Noël bat son plein, les badauds viennent faire leurs provisions au marché
artisanal, les enfants profitent des animations et du manège. Un jeune
commissaire vient à la rencontre des expulsés et du curé : « vous ne pouvez pas
restez là, il faut sortir ». Le curé : « j’accueille bien volontiers ces personnes et je refuse
une quelconque intervention policière ». Le commissaire rétorque qu’il a ordre
de la sous-préfète d’évacuer. « Ce n’est pas possible sans mon accord » répond
le prêtre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire