Il y a eu le temps de la fondation puis de la consolidation, l’urgence est désormais à l’action. Tel est le cadre du 4e congrès du Parti de la gauche européenne (PGE) qui se déroule ce week-end à Madrid. Après sa naissance à Rome il y a neuf ans, la formation – qui regroupe près de 33 partis membres ou observateurs (1) – se retrouve de nouveau en Méditerranée, là où les peuples sont singulièrement victimes de la crise du système capitaliste.
À quelques mois des élections européennes de mai 2014, près de 300 délégués vont donc plancher sur la stratégie à mettre en œuvre pour endiguer la férocité des plans de rigueur. C’est, à leurs yeux, un impératif. « Le projet européen, (qui) devait être selon les forces dominantes un projet de paix et de progrès social, se transforme en cauchemar où le seul horizon proposé (…) est une régression sociale brutale et généralisée », souligne le document d’orientation politique en discussion. Tous les indicateurs sont en effet au rouge. Le chômage explose comme en Grèce (28 %). En Espagne, un jeune sur quatre de moins de seize ans vit sous le seuil de pauvreté.
Rempart contre l’exclusion
« Aujourd’hui être travailleur n’est pas un rempart contre l’exclusion puisque nous avons des salaires qui n’excèdent pas l’euro de l’heure », précise la vice-présidente espagnole du PGE, Maïte Mola, en référence à des pays comme l’Allemagne. La destruction des structures économiques et de l’emploi est massive tandis que les banques sont, elles, remises à flot. On ne compte plus les reculs tant le plan social que sociétal. Ainsi, l’Union européenne, si prompte à enfermer ses membres dans le carcan néolibéral, vient de retoquer un rapport demandant la généralisation de l’IVG, renvoyant ainsi ce droit aux compétences des États. Cette UE à géométrie variable, ainsi que les conséquences des politiques d’austérité sur l’accès à la contraception, ou encore l’éducation sexuelle, seront quelques-unes des thématiques débattues lors l’assemblée des organisations de femmes qui inaugure chaque congrès du PGE.
Contre l’exploitation
La gauche européenne travaille à « une alternative socialiste, une civilisation libérée de l’exploitation, de l’oppression et de la violence capitalistes, garantissant une répartition des richesses en faveur du travail, un modèle de développement social et environnemental, l’égalité et les droits démocratiques de tous les citoyens européens », précise son document politique.
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