Les 27 membres de l’Union Européenne, représentés par leurs
ministres des finances, viennent de signer un compromis sur l’Union Bancaire
européenne, présenté (une fois n’est pas coutume !) comme un accord «
historique ». Le point principal de l’accord est l’organisation d’une
supervision directe des banques par la Banque centrale européenne.
A priori, un contrôle direct et unifié des banques dans
l’espace européen est souhaitable, pour prévenir les crises systémiques, qui
proviennent de la défaillance de banques individuelles se propageant à
l’ensemble du système bancaire européen. Mais dans la réalité, cet accord est
incomplet et dangereux.
Incomplet parce que la supervision unifiée prévue ne
concernera que les 150 ou 200 grosses banques dont le bilan dépasse 30
milliards d’euros, alors qu’il y a 6 000 banques dans la zone euro. Or on sait
que la crise bancaire espagnole a été provoquée par les Caisses d’épargne de
petite taille. Ce nouvel accord ne résout donc en rien la crise bancaire
espagnole qui menace la zone euro. Il été imposé par l’Allemagne qui souhaitait
que ses banques régionales échappent au contrôle de la BCE, et que les
mécanismes de solidarité entre pays soient réduits au mimimum (les
contribuables allemands ne veulent pas payer pour les banques slovènes ou
espagnoles).
Dangereux parce qu'il pose deux autres problèmes graves. En
premier lieu, il n’impose aucune règle contraignante pour interdire la
spéculation par les banques, à l’origine de cette crise. Ce qui laisse présager
de nouvelles crises financières dans un proche avenir. En second lieu, les
nouvelles responsabilités données à la Banque centrale européenne ne
s’accompagnent d’aucune réforme de son statut. Or la crise a montré que la BCE
est d’abord au service des intérêts des banquiers, et non pas au service de
l’intérêt général et des États dont elle reste indépendante. Une fois de plus,
les décisions prises à Bruxelles à l’écart des peuples tournent le dos à la
démocratie.
Attac France, le 13 décembre 2012
Communiqué du PGE
Dans les deux jours précédents, les ministres des finances
de l'UE ont signé une « union bancaire » actant la création d'une « autorité »
capable soit-disant de « régler les crises » en « volant au secours » des
banques en difficulté. Un outil « révolutionnaire » selon Michel Barnier,
commissaire au marché intérieur.
Cette décision est contestable en soi. Cela fait six ans que
l'UE s'affaire à sauver les banques et à en faire payer la facture aux peuples.
Le résultat est là : échec économique total et désastre social.
Mais qu'apprend-on le lendemain même de cet accord
soit-disant « révolutionnaire » ? Que S&P dégrade la note de l'UE d'un cran
et lui retire son triple A. C'est la dure loi des marchés : donnez-leur la main,
ils vous coupent le bras.
Pour l'avenir de l'Europe, il faut maintenant changer de
cap. Le PGE organisera en avril à Bruxelles une Conférence sur la dette qui
fera la démonstration qu'une politique économique, bancaire et monétaire
différente est non seulement possible, mais incontournable pour sortir de
l'impasse
Parti de la gauche européenne
20 décembre 2013
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