par Gilles RAVACHE (PCF)
De reprises en cessions successives, de restructurations en
découpages, de plans sociaux en désossages organisés, les salariés de KEM ONE
assistent impuissants depuis près de quinze ans au bradage de la filière
vinylique française organisé par de grands groupes qui n'en finissent plus de
délocaliser tout en faisant appel à la puissance publique et aux aides
fiscales.
La CGT et les salariés ont été les seuls à dénoncer et à
combattre ces plans désastreux, y compris fin 2011 à alerter les pouvoirs
publics sur les risques pris en cédant à Gary KLESCH qui créera KEM ONE et
siphonnera la trésorerie sans réaliser aucun investissement.
Depuis près de neuf mois l'entreprise se trouve dans une
grave situation après une cessation de paiement et le risque d'une mise en
liquidation. Durant cette période les salariés ont courageusement continués à
maintenir l'activité des sites tout en soutenant l'action des élus de la CGT
qui préparaient un plan de reprise exemplaire pour leur entreprise.
Convaincus qu'un projet pérenne de sauvetage de la filière
existait face aux solutions libérales qu'on leur présentait depuis quinze ans,
les élus CGT de KEM ONE ont fait évoluer un projet de reprise qui permettait de
mettre tous les acteurs de la filière face à leurs responsabilités avec pour
seul objectif celui de sauver durablement la filière.
Les Groupes Front de Gauche des régions PACA et RHONE ALPES
ont soutenu ce projet d'intérêt national parce qu'il garantissait la pérennité
de l'activité. Nous avons soutenus les salariés et la CGT de KEM ONE pour la
force de propositions qu'ils représentaient à travers ce projet novateur.
Nous savons aujourd'hui que l'Etat n'a pas soutenu ce projet
en laissant seuls en concurrence des projets de financiers ou industriels
opportunistes. Nous savons que si le gouvernement l'avait souhaité il pouvait
contraindre TOTAL, EDF et ARKEMA à s'engager dans le projet de la CGT qui
garantissait l'avenir des emplois et le maintien de l'activité en France.
Aujourd'hui un plan de reprise validé par le Tribunal de
Commerce de Lyon entraîne la suppression d'un poste sur dix, premier prix à
payer alors que les salariés ont prouvés que leurs sites de production étaient
rentables. Les salariés ont déjà payés un lourd tribu durant ces deux dernières
années tant du point de vue psychologique que des conditions de travail.
Les élus du Groupe Front de Gauche régional demandent à ce
qu'une commission publique de suivi soit mise en place au plus vite. Cette
commission devra s'assurer de la réalisation des investissements à la fois de
maintenance et de repositionnement stratégique pour l'entreprise, du maintien
en activité des sites et ses emplois, de la mise aux normes environnementales
et de sécurité de l'outil industriel ainsi que tout ce qui contribuera à la
survie de cette filière. Nos deux Régions, PACA et RHONE-ALPES, devront être
associées à cette commission aux cotés de l'Etat et des organisations
syndicales de salariés.
Les élus du Groupe Front de Gauche régional réaffirment leur
soutien aux salariés et à leurs représentants et leurs assurent de toute leur
vigilance dans le cadre de cette reprise de KEM ONE qui ne leur apporte aucune
garantie sur l'avenir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire