En
Catalogne, l’engrenage tant redouté se met en place. Soutenu par les
dirigeants de l’Union européenne, le gouvernement Rajoy, lourdement
responsable de la crise par son intransigeance et sa violence, a placé
la Catalogne sous tutelle en réponse à une déclaration unilatérale
d’indépendance de la Generalitat, elle-même contestée par les
organisations progressistes de la gauche catalane et espagnole. Le
scénario du pire s’installe et on ne peut être qu’affligé devant tant
d’irresponsabilités.
Je
ne vois d’autre issue qu’une nouvelle expression populaire dans les
urnes, après un débat mettant toutes les options sur la table. Le refus
de Mariano Rajoy, depuis des années, d’ouvrir des négociations sérieuses
et respectueuses sur la nature des relations entre la Catalogne et
l’État espagnol n’aura fait que renforcer un choix binaire
insatisfaisant tant socialement que politiquement.
Les
élections annoncées par Mariano Rajoy pour le 21 décembre sont
malheureusement déjà entachées par les violences et les décisions
brutales prises au nom de la Constitution par une droite et un chef de
gouvernement totalement discrédités et illégitimes. La destitution de
Carlos Puidgemont et les mises en cause des principales institutions
espagnoles ne font que jeter de l’huile sur le feu.
La
sortie de crise passe par la suspension de l’application de l’article
155 par le gouvernement espagnol, le rétablissement de la légalité
démocratique en Catalogne, la suspension de la déclaration unilatérale
d’indépendance et la convocation de nouvelles élections par la
présidence de la Generalitat, pour un processus électoral garantissant
les conditions élémentaires d’expression démocratique de toutes les
options.
Au
delà, cette situation met en évidence un défi crucial : les peuples
d’Espagne doivent pouvoir engager un processus de régénération
démocratique et de dépassement du cadre actuel de la Constitution de
1978 mise en place après la mort de Franco. Ces exigences sont d’ores et
déjà en cours avec l’émergence des mobilisations citoyennes et leur
expression lors des dernières élections.
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