Le
gouvernement et la bulle médiatique chantent en chœur l'exploit
d'Emmanuel Macron revenant avec la « victoire » du dernier sommet
européen. Mais sur le dossier crucial des travailleurs détachés, comme
souvent sur le terrain européen, le Président parle beaucoup mais ne
change rien. C'est un accord perlimpinpin.
Les
mesures négociées ne permettront pas de « protéger » les salariés,
qu'ils soient français ou étrangers. L'application des lois du pays
d'accueil est affirmée, mais pas celle des conventions collectives.
L'accord ne traite pas du lieu principal du dumping social : les
cotisations sociales. Aucun moyen nouveau n'est prévu pour lutter contre
les abus. Les routiers, très exposés, ont été exclus des discussions.
La limite à 12 mois du contrat du travailleur détaché ne tient pas
compte de la réalité : en moyenne, ces contrats sont de 33 jours en
France. Rien n'oblige les employeurs à limiter leur nombre. La seule
conséquence possible est un turn-over accru.
On est loin de la «
première victoire de la refondation de l’Europe » dont a parlé Muriel
Pénicaud. Pour refonder l'Europe et combattre les nationalismes, il
faudrait commencer par arrêter de se moquer du monde du travail et
accepter le vrai débat : comment faire converger par le haut les droits
sociaux et salaires en Europe? C'est l'unique moyen de lutter contre le
dumping social.
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