Public ou privé, tous les secteurs sont concernés. Les inspecteurs du travail réclament les moyens d’agir.
Madeleine
n’a plus peur. Après des mois de souffrance chez Adrexo, elle a décidé
de briser la loi du silence : « Je n’ai pas à avoir honte, ce n’est pas
moi qui ai provoqué les choses. » À l’image des actrices de cinéma qui
ont dénoncé les violences sexuelles du producteur hollywoodien Harvey
Weinstein et des milliers de femmes qui témoignent sur les réseaux
sociaux via les hashtags #balancetonporc et #metoo, la sexagénaire
employée de la société de distribution d’imprimés publicitaires a décidé
de ne plus se taire. Recrutée il y a un an, la cantinière retraitée
comptait arrondir ses fins de mois grâce à son temps partiel sur le site
de Bondoufle (Essonne). À la place, l’enfer s’ouvre sous ses pieds.
« Dès le début, mon supérieur hiérarchique m’a fait des compliments,
raconte-t-elle d’une voix blanche, mais après, il essayait
systématiquement de m’embrasser sur la bouche en me disant bonjour, de
me peloter les seins. Il me pinçait les fesses en disant : “Pour ton
âge, elles sont encore fermes.” Un jour, j’étais appuyée contre une
table et il a simulé l’acte sexuel devant moi. » Elle décrit ces scènes
comme quotidiennes et répétées : « J’étais dans la cuisine et il venait
me coincer, je hurlais, il me disait chut, mais moi je voulais que tout
le monde le sache ! Je crois que le moment le plus gênant, c’est quand
il a touché son sexe en érection à travers le pantalon et qu’il m’a dit
que c’était très douloureux. Je lui ai dit qu’il était malade. » Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire