La
semaine dernière, de nombreuses affaires de violences de genre ont
éclaté. De la une des Inrockuptibles mettant en avant Bertrand Cantat,
chanteur ayant purgé seulement 3 ans de prison après avoir battu à mort
Marie Trintignant puis l'affaire Harvey Weinstein, réalisateur accusé de
viol et de harcèlement sexuel par de nombreuses actrices et
journalistes, et enfin le #Balancetonporc, lancé par la journaliste
Sandra Muller sur Twitter… Les femmes osent prendre la parole et
refusent de continuer à subir la violence patriarcale.
Si
nous nous réjouissons de voir la honte changer de camp, ces événements
doivent nous interroger. D'abord, nous voyons que partout le patriarcat
est mis en accusation : les femmes font majoritairement bloc pour se
soutenir et dénoncer, et il est de moins en moins admis de qualifier des
actes de harcèlement sexuel de « blagues potaches » ou des agressions
sexistes de « drague appuyée ». Les #Balancetonporc,
#Balancetonagresseur et #Metoo ont recueilli des dizaines de milliers de tweets.
Pourtant,
comment se fait-il que ces femmes témoignent sur Twitter, souvent à
visage découvert, mais ne s'engagent pas dans des démarches
judiciaires ? Devant la peur de ne pas voir sa plainte acceptée,
d'amener à un non-lieu après de longues procédures, de faire face à un
délai de prescription, les femmes ne portent pas plainte et la justice
n'est pas rendue.
Nous
sommes sceptiques face aux déclarations de la secrétaire d’État à
l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui annonce
un projet de loi « contre les violences sexistes et sexuelles » et
diminue dans le même temps les subventions faites aux associations
féministes. Nous sommes d’autant plus sceptiques que nos
2 groupes au Sénat comme à l’Assemblée Nationale ont déposé, en 2013,
une loi - cadre contre les violences faites aux femmes, élaborée en lien
avec le CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes) et que la secrétaire d’État ne s’en empare pas davantage aujourd’hui que le gouvernement de Monsieur Hollande hier !
Nous
saluons le courage de ces femmes qui osent s'exprimer et prendrons
toutes les initiatives nécessaires pour exiger qu'enfin cette loi-cadre
soit mise en place, afin d'en finir avec l'impunité dont bénéficie la
majorité des auteurs d'agressions sexuelles, de harcèlements et de
viols.
Saisissons
le 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes, pour
faire entendre notre voix et progresser vers l'égalité femmes-hommes !
Parti Communiste Français (Commission nationale « Droits des femmes et Féminisme »)
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