L’État vient de vendre 2,35% de ses actions
de l’entreprise Safran pour 1,24 Milliards €. Ce qui ramène ses parts à
10,81% du capital. Safran est l’un des derniers fleurons de l’industrie
française opérant sur le territoire national. Son carnet de commande
est assuré pour les sept ans avenir. Plus d’un Airbus ou Boeing sur deux
sortent des chaines d’assemblage avec des moteurs Safran-General
Electric, un hélicoptère sur deux dans le monde est motorisé par Safran,
les trains d’atterrissage Safran équipent toute la gamme des avions de
ligne Airbus comme Boeing. Safran assure la propulsion d’Ariane. Safran
est une entreprise stratégique pour la défense nationale, elle produit
entre autres les moteurs, les trains d’atterrissage, une partie de
l’électronique et de l’optronique du Rafale et de l’avion cargo A400 M,
ainsi que les nouveaux drones tactiques de l’armée de terre et certains
systèmes de liaisons cryptées.
Le prétexte invoqué par le gouvernement
pour dilapider une part aussi stratégique du patrimoine nationale est
d’abonder par cette vente le « fond pour l'innovation et l'industrie dédié au financement des innovations de rupture ». Ce
fond loin de contribuer à une nécessaire renaissance de l’industrie
française va surtout servir à financer sans contre partie des startups
dont l’objectif premier reste de se faire racheter au prix fort par les
GAFA.
Le choix du gouvernement est d’autant plus
nuisible que SAFRAN est une entreprise au cœur des « innovations de
rupture » si on veut remplir les objectifs du "Conseil pour la recherche
aéronautique en Europe" (ACARE) qui visent à développer les
technologiques nécessaires d’ici 2050 pour réduire de 75% les émissions
de CO 2 , de 90% celles de NOx et de 65% le bruit des avions de ligne.
Le PCF condamne cette vente par un
gouvernement qui confond boursicotage et stratégie industrielle. Vu
l’enjeu que représente Safran, il appelle au contraire le gouvernement à
enclencher un processus de renationalisation de ce groupe stratégique
tout en ouvrant de nouveaux pouvoirs d’interventions aux salariés.
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