mercredi 2 mai 2018

Bien que “traditionnel”, le défilé annuel a été marqué, hier à Grenoble, par le rappel de tous les brûlants sujets d’actualité… Manif du 1er -Mai : ils étaient plus de 5 000


Retour sur la manifestation du 1er -Mai à Grenoble qui, hier, a rassemblé autant de personnes que celle de l’an passé.

La manifestation de l’an passée, présidentielle oblige, avait été bien fournie. Celle de 2018 l’a été tout autant : plus de 5 000 personnes (7 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la police) ont en effet défilé hier dans Grenoble. Pourtant, le trajet choisi – démarrage à la gare, arrivée au Jardin de ville – aurait pu laisser entendre que la mobilisation ne serait pas vraiment au rendez-vous. Notamment en raison d’un appel syndical en ordre dispersé. Mais les brûlants (et nombreux) sujets d’actualité (la grève à la SNCF, la défense des services publics, les ordonnances, le malaise à l’hôpital, la loi Asile et immigration et surtout la réforme de l’université) ont réussi à faire masse. Et c’est derrière la banderole de la CGT, FSU et Solidaires, appelant à lutter “contre l’austérité, pour l’emploi et le progrès social”, que les manifestants isérois se sont élancés. Et si le “gros” des troupes était constitué par les étudiants et les militants actifs sur le campus grenoblois, on retrouvait également de nombreux cheminots, des agents de la fonction publique, des salariés du privé (notamment de General Electric), des retraités, des lycéens, des familles, des opposants à la politique du ministre de l’Intérieur sur les migrants, des défenseurs de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et des représentants des groupes politiques comme l’Ades, EELV Grenoble, Ensemble !, la France insoumise (Groupe d’action Saint-Bruno), Génération-s, le PCF 38, le Parti de gauche Grenoble et le Réseau citoyen. On a même vu, mais un peu à part, plusieurs cadres socialistes grenoblois. Après tout, leur Premier secrétaire Olivier Faure a affiché son opposition au gouvernement et l’ancien président, François Hollande, a qualifié Emmanuel Macron de “président des très riches”…

« Le gouvernement attaque sur tous les fronts »

Dans la foule, la plupart des manifestants semblaient heureux de la participation. « Il y a une vraie volonté commune de combattre toutes les formes d’inégalités et la violence sociale. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de monde, c’est un succès, c’est l’occasion de gonfler cette dynamique. Il faut vraiment que l’on soit ensemble afin de porter un mouvement social de grande ampleur », disait Franck Boyer, du syndicat CGT cheminots de Grenoble. Quand Marion, professeure des écoles au groupe scolaire Clemenceau à Grenoble, soulignait : « Le gouvernement attaque sur tous les fronts et si chacun reste de son côté, tout sera plus facile pour lui. Il faut que l’on fasse bloc ensemble, pour peser beaucoup plus. Le 1er -Mai, c’est historiquement la lutte des travailleurs, cette fête sert à célébrer les avancées sociales et aujourd’hui, nous observons une phase de régression. Nous ne sommes pas ici seulement pour nous, nous sommes ici pour défendre l’ensemble du service public. »
Plus loin, Jean-Philippe, retraité, était plus grognon : « On est nombreux, mais quand même pas assez… Quand on parle avec les gens, on s’aperçoit qu’il y a un désarroi immense et un sentiment d’être méprisés par le gouvernement. Et pourtant, tous ne défilent pas… C’est triste. Surtout que Macron multiplie les provocations. Je viens de lire sur mon portable sa dernière déclaration sur le 1er -Mai… Ce type a un tel sentiment de supériorité par rapport au peuple qu’il gouverne. Et ça passe, presque sans réaction… »

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