Retour sur la manifestation du 1er -Mai à Grenoble qui, hier, a rassemblé autant de personnes que celle de l’an passé.
La manifestation de l’an passée, présidentielle oblige, avait été
bien fournie. Celle de 2018 l’a été tout autant : plus de 5 000
personnes (7 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la police) ont en
effet défilé hier dans Grenoble. Pourtant, le trajet choisi – démarrage à
la gare, arrivée au Jardin de ville – aurait pu laisser entendre que la
mobilisation ne serait pas vraiment au rendez-vous. Notamment en raison
d’un appel syndical en ordre dispersé. Mais les brûlants (et nombreux)
sujets d’actualité (la grève à la SNCF, la défense des services publics,
les ordonnances, le malaise à l’hôpital, la loi Asile et immigration et
surtout la réforme de l’université) ont réussi à faire masse. Et c’est
derrière la banderole de la CGT, FSU et Solidaires, appelant à lutter
“contre l’austérité, pour l’emploi et le progrès social”, que les
manifestants isérois se sont élancés. Et si le “gros” des troupes était
constitué par les étudiants et les militants actifs sur le campus
grenoblois, on retrouvait également de nombreux cheminots, des agents de
la fonction publique, des salariés du privé (notamment de General
Electric), des retraités, des lycéens, des familles, des opposants à la
politique du ministre de l’Intérieur sur les migrants, des défenseurs de
la Zad de Notre-Dame-des-Landes et des représentants des groupes
politiques comme l’Ades, EELV Grenoble, Ensemble !, la France insoumise
(Groupe d’action Saint-Bruno), Génération-s, le PCF 38, le Parti de
gauche Grenoble et le Réseau citoyen. On a même vu, mais un peu à part,
plusieurs cadres socialistes grenoblois. Après tout, leur Premier
secrétaire Olivier Faure a affiché son opposition au gouvernement et
l’ancien président, François Hollande, a qualifié Emmanuel Macron de
“président des très riches”…
« Le gouvernement attaque sur tous les fronts »
Dans
la foule, la plupart des manifestants semblaient heureux de la
participation. « Il y a une vraie volonté commune de combattre toutes
les formes d’inégalités et la violence sociale. Aujourd’hui, j’ai
l’impression qu’il y a beaucoup de monde, c’est un succès, c’est
l’occasion de gonfler cette dynamique. Il faut vraiment que l’on soit
ensemble afin de porter un mouvement social de grande ampleur », disait
Franck Boyer, du syndicat CGT cheminots de Grenoble. Quand Marion,
professeure des écoles au groupe scolaire Clemenceau à Grenoble,
soulignait : « Le gouvernement attaque sur tous les fronts et si chacun
reste de son côté, tout sera plus facile pour lui. Il faut que l’on
fasse bloc ensemble, pour peser beaucoup plus. Le 1er
-Mai, c’est historiquement la lutte des travailleurs, cette fête sert à
célébrer les avancées sociales et aujourd’hui, nous observons une phase
de régression. Nous ne sommes pas ici seulement pour nous, nous sommes
ici pour défendre l’ensemble du service public. »
Plus loin,
Jean-Philippe, retraité, était plus grognon : « On est nombreux, mais
quand même pas assez… Quand on parle avec les gens, on s’aperçoit qu’il y
a un désarroi immense et un sentiment d’être méprisés par le
gouvernement. Et pourtant, tous ne défilent pas… C’est triste. Surtout
que Macron multiplie les provocations. Je viens de lire sur mon portable
sa dernière déclaration sur le 1er -Mai… Ce type a un tel sentiment de supériorité par rapport au peuple qu’il gouverne. Et ça passe, presque sans réaction… »
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