Plus
de 50 organisations syndicales, politiques et associatives appellent
désormais à défiler pour « l’égalité, la justice sociale et la
solidarité ». Un rassemblement inédit présenté jeudi lors d’une
conférence de presse au siège de la CGT.
C’est
parti. L’appel à la « marée populaire » pour le 26 mai a officiellement
été lancé hier au siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Et
pour l’occasion, nombre des responsables de la cinquantaine
d’organisations syndicales, politiques et associatives qui y appellent
(une dizaine de plus s’y sont jointes en 24 heures) ont fait le
déplacement. À gauche, Benoît Hamon (Génération.s), Olivier Besancenot
(NPA), Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise), Pierre Laurent (PCF) et
Sandra Regol (EELV) étaient notamment présents. Si le secrétaire
général de la CGT, Philippe Martinez, était absent, il n’y a pas lieu à
« interprétation, nous sommes à 100 % sur cette initiative », a souligné
Catherine Perret, qui représentait la confédération. Le numéro 1 du
syndicat était attendu de longue date dans les Landes ce jour-là,
a-t-elle précisé. Conformément à une décision commune des signataires,
ce sont les représentants de la Fondation Copernic et d’Attac, à
l’origine de la démarche, qui ont présenté les tenants et les
aboutissants de ce que tous espèrent être « un grand rendez-vous
citoyen ».
« Retrouver force, espoir et énergie tous ensemble »
Les deux « porte-parole » d’un jour insistent
particulièrement sur la « cause commune » qui les a tous incités à
s’asseoir autour d’une même table : l’« urgence » de répliquer à un
Macron repeint en « Néron ivre de brûler une civilisation sociale que
les luttes d’hier ont conquise », mais aussi un petit quelque chose de
plus. À savoir, « retrouver force, espoir et énergie tous ensemble »
face au rouleau compresseur de la « start-up nation ». « Macron écrit
l’histoire à l’envers parce que lui et ses amis cloîtrés dans leur
entre-soi ne connaissent aucun ouvrier, aucun employé, aucun précaire,
aucun étudiant pauvre, aucun locataire en galère. Cette marée populaire
va leur montrer le monde en vrai. Ça risque de leur faire un choc »,
assure Willy Pelletier, de la Fondation Copernic, qui plaide pour un
rendez-vous de résistance et d’alternatives. Mais aussi pour des défilés
joyeux, festifs et familiaux. Avec un triple objectif : soutenir les
luttes en cours, « en premier lieu des cheminots mais aussi dans la
fonction publique, dans la santé, le commerce et bien d’autres… » ;
faire reculer Macron en contribuant à « amplifier le rapport de
forces » ; et faire entendre les alternatives « que portent les
organisations des uns et des autres ».
Concrètement, le 26 mai, ce sont de multiples vagues qui
alimenteront la « grande marée » attendue. Des manifestations auront
lieu dans de nombreuses villes. La meilleure façon d’avoir « le maximum
de monde dans la rue », selon les organisateurs. À Marseille, Toulouse,
Lille, Aubenas, Poitier ou encore Nantes, des rendez-vous ont déjà été
fixés. « À peine notre appel sorti des imprimantes, des collectifs
locaux se constituent. C’est à la fois une dynamique nationale mais
aussi ancrée dans le territoire », assure Annick Coupé. À Paris, une
manifestation régionale partira à 14 h 30 de la gare de l’Est (« on vous
laisse deviner pourquoi nous avons choisi une gare comme point de
départ », sourit la militante d’Attac) pour rejoindre Bastille en
passant par République. En tête de cortège, un char porteur du mot
d’ordre du 26 mai « égalité, justice sociale, solidarité » devrait
prendre place, suivi par les « secteurs en lutte », puis par un « espace
citoyen » et enfin les organisations syndicales, politiques,
associatives.
Reste la bataille d’interprétation quand plusieurs titres
de presse estiment depuis mardi que « la CGT rejoint les insoumis » :
« personne n’est derrière personne », s’époumonent les différentes
parties. « Il n’y a ralliement de personne à Jean-Luc Mélenchon », a
souligné Pierre Laurent mercredi, tout en rappelant, hier, que
l’initiative est le fruit, « malgré des soubresauts, d’un travail
unitaire patient et réaliste toujours plus payant sur le long terme ».
« La marée du 26 mai est un appel collectif de la CGT, de Solidaires,
d’associations et d’organisations politiques. (Le) réduire à la France
insoumise est malintentionné », a également prévenu Jean-Luc Mélenchon.
La CGT a elle aussi mis les points sur les i ce jeudi : « Il n’y a
absolument pas un vis-à-vis entre deux organisations. Nous sommes plus
de cinquante, rappelle Catherine Perret. Et dans notre diversité, nous
considérons que l’urgence sociale et l’importance des luttes partout
dans le pays nécessitent qu’on se réunisse pour élargir le mouvement
social et faire en sorte que des citoyens qui n’y sont pas encore
engagés puissent nous rejoindre ce jour-là, partout en France. »
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