Le 10 et le 23 mai, nous,
commémorons l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage mais
aussi la souffrance des esclaves, cet asservissement humain hideux
reconnu,désormais, crime contre l’humanité.
Emmanuel Macron, dans une déclaration, pour le 170ème anniversaire de la 2ème abolition de l’esclavage, a eu des morts forts : « … pour ne pas éroder la force des mots, il faut leur donner l’épaisseur des actes... je souhaite que l’Etat prenne enfin sa part pour inscrire pleinement cette mémoire dans notre récit national… »
Au-delà des effets de style, il y a les paroles et les actes :
L’annonce de la fondation de la mémoire de
l’esclavage à l’hôtel de la Marine à Paris n’est en fait que la preuve
que les engagements pris par son prédécesseur il y a 2 ans vont être
tenus. Nous n’attendions pas moins d’un président qui veut
donner de l’épaisseur aux actes et inscrire la mémoire de l’esclavage
dans notre récit national.
Par contre Emmanuel Macron était attendu sur le projet du 1er
musée de l’esclavage sur le territoire métropolitain, le conseil
municipal de Paris s’était prononcé favorablement à ce projet, sur
proposition des élus communistes, le 27 septembre 2017, une décision
saluée par les associations.
Le Parti Communiste Français estime
choquant que le président, pour refuser le projet de musée, oppose ce
dernier au Mémorial Acte, en Guadeloupe, centre caribéen d’expressions
et de mémoire de la traite et de l’esclavage.
La traite européenne a arraché à l’Afrique
12 à 13 millions d’êtres humains. La France porte la responsabilité de
la déportation d’1,2 millions de personnes dont 80 % furent destinés à
Saint-Domingue mais aussi à la Martinique et à la Guadeloupe.
Le travail de mémoire et d’éducation ne
concerne pas que les départements et les territoires d’outre-mer, il ne
concerne pas que les descendants d’esclaves, il concerne tous les
français. Il y a un déficit historique à combler pour que la France
regarde son passé colonial. IL y a 12 000 musées en France mais toujours
pas de Musée consacré à la mémoire de l’esclavage, toujours pas de
musée consacré aux luttes d’émancipation des esclaves, toujours pas de
musée pour faire connaître les grandes figures abolitionnistes
françaises comme Robespierre, Toussaint Louverture ou Victor Schoelcher.
Le devoir de mémoire, la
reconnaissance des crimes coloniaux, la lutte contre le racisme sous
toutes ses formes exige que ce musée voit le jour, à Paris, avec le
soutien de l’Etat. Ce serait comme le dit si bien Emmanuel Macron donner de l’épaisseur à ses actes.
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