Les
gouvernements des différents pays européens s'accordent aujourd'hui
pour imposer des mesures d'austérité, de privatisation des services
publics, ou de prétendues « réformes » qui sont autant de destructions
d'acquis sociaux. L’Union Européenne montre ainsi son vrai visage : une
institution au service des multinationales et des capitalistes
européens. C'est dans ce cadre que se déroule la « bataille du rail »
aujourd'hui en France.
Macron veut faire un exemple
Partout,
les chemins de fer qui ne le sont pas encore doivent être privatisés ou
du moins se préparer à la concurrence avec le privé. Après le transport
de marchandises et le transport international de passagers totalement
ouverts à la concurrence au début des années 2000, après l'Angleterre,
les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Suède qui ont totalement ou
partiellement privatisé le transport ferroviaire de passagers, c'est au
tour du rail français. Il subit en ce moment une attaque frontale visant
à ouvrir le transport de passagers à la concurrence, et à privatiser la
SNCF. Mais derrière la SNCF, c'est tout le transport ferroviaire en
Europe qui est menacé. Après la SNCF viendra le tour de la SNCB.
Macron
veut également faire de la SNCF un exemple : bastion syndical, les
cheminots ont montré tout au long de l'histoire qu'ils étaient une force
de contestation et de mobilisation importante dans la lutte de classes.
Casser la SNCF, c'est casser tout ce que Macron déteste : un service
public, et un noyau de contestation sociale.
Une politique vouée à l'échec
Partout
où le rail a été libéralisé ou privatisé, ce fut la catastrophe : gares
fermées, lignes abandonnées, tarifs en hausse, sécurité en baisse,
conditions de travail détricotées. Si la Commission européenne et les
gouvernements prétendent vouloir développer le rail, le bilan après 20
ans de libéralisation dans le secteur est catastrophique : c'est
l'avenir du rail qui est menacé. La privatisation du rail, c'est 99 % de
perdants (les usagers, l'environnement, la collectivité), et 1 % de
gagnants : les (futurs) actionnaires des compagnies ferroviaires.
Une autre voie est possible… et elle passe par la résistance sociale
Au contraire de la réforme actuelle, nous pensons que le développement du rail est une priorité absolue :
- pour garantir le droit au transport de tous les usagers et citoyens ;
-
pour lutter contre le réchauffement climatique, le transport de
passagers et de marchandises par train est un atout indispensable ;
- pour l'aménagement du territoire.
Pour
garantir ce développement, tout le processus de
libéralisation/privatisation doit être arrêté et le rail doit redevenir à
100 % dans les mains de la collectivité. Le rail doit être financé
publiquement à la hauteur de ces ambitions.
C'est
pourquoi le mouvement des cheminots français est important pour tout le
continent. Une victoire des cheminots français aurait une portée
européenne et marquerait un coup d'arrêt aux politiques de
libéralisation et de privatisation des services publics sur tout le
continent. Nous appelons tous les cheminots de tous les pays à soutenir
la lutte en France. La lutte en France est celle de tous les cheminots
européens.
Pour le Collectif National des Cheminots PCF
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