mardi 8 mai 2018

Emmanuel 1er, roi d’la casse!

Un an après son élection, le président Macron offre en bilan des riches courtisés, un chômage en baisse insuffisante pour être perçue, et une brutalité de l’exercice du pouvoir. Sous l’apparence de rupture, un ancien monde persiste.
Assuré d’être élu face à Marine Le Pen, le candidat avait tout loisir pour mettre en scène son accession au pouvoir, et il ne s’en était pas privé. Le cadre du Louvre, la longue marche solitaire jusqu’au pupitre, toute cette pompe bien peu républicaine avait pour but d’effacer le soir même de l’élection les conditions hors normes de la campagne. Le symbole, vu alors comme simplement grandiloquent, apparaît différemment un an plus tard, et passe désormais pour ce qu’il est : la marque, au fond, qu’un ancien monde a réussi en fait à supplanter le « nouveau » qu’était censé incarner Emmanuel Macron. Car c’est un ancien monde fait de solutions libérales, de conquêtes sociales en matière de travail mises à bas, de zadistes empêchés d’alternative, d’un contrôle des chômeurs en même temps qu’une attention extrême aux soucis des plus fortunés, qu’incarne depuis le 7 mai l’hôte de l’Élysée. Tolérance zéro pour les premiers, absolue pour les seconds. Il est loin le candidat de la bienveillance. Le président a pris goût à l’autoritarisme permis par le recours aux ordonnances. Selon un sondage Ifop, 73 % des personnes interrogées le jugent ainsi « autoritaire », et seulement 30 % « proche des Français ».

« Tout est dédié à la croissance du capital. De ceux qui en ont »

Alain Deneault, philosophe québécois, auteur de la Médiocratie et du Totalitarisme pervers, inventeur de l’expression « extrême centre » qui caractérisa les débuts du macronisme, relevait récemment dans un entretien au Média que « tout est dédié à la croissance du capital. De ceux qui en ont ». Déjà, le futur plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises – la future loi Pacte, seul projet dont étrangement rien ne fuite jusqu’ici – répondra à la demande récurrente des patrons de suppression de contraintes réglementaires, en particulier les seuils sociaux, a confirmé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

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