« Nous avons le devoir d’en maintenir le souvenir vivant au cœur de notre mémoire collective. »
Puisqu’il nous y invite, et que c’est un devoir, participons à cet exercice de mémoire, en retrouvant un souvenir assez récent : le 14 juillet dernier, à la Bastille, une centaine de militants des droits de l’homme étaient réunis pour protester contre la politique sécuritaire du gouvernement. Parmi eux figurait Raymond Aubrac, 97 ans, qui a lu l’appel à manifester du collectif Non à la politique du pilori, diffusé dès juin :
Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd’hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d’extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l’autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.
Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l’injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.
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