Un groupe financier allemand s’apprête à lancer, le 16 avril,
un nouvel instrument permettant d’amplifier la spéculation contre les
obligations d’État tricolores. Jean-Luc Mélenchon dénonce l’opération.
Eurex, le plus important marché mondial de vente de titres financiers
à terme, s’apprête à lancer un nouvel instrument spéculatif sur la
dette publique française. La date choisie pour son lancement ne doit
rien au hasard. Elle a été fixée au 16 avril, soit une semaine avant le
premier tour de l’élection présidentielle.
En quoi consiste cet instrument ? Lorsque le Trésor public français émet un emprunt de plusieurs milliards d’euros sur le marché financier,
les acheteurs de ces titres ont ensuite la possibilité de les revendre,
de les racheter. Ils circulent donc sur le marché dit secondaire. Leur
valeur d’échange évolue avec la demande et avec le niveau des taux
d’intérêt de la dette publique française.
Spéculation
Le produit lancé par Eurex va permettre à des intervenants financiers
d’acheter ou de vendre à terme des obligations d’État françaises. Un
fonds s’adonnant à la spéculation pourra, par exemple, conclure, le
17 avril prochain, un contrat avec des investisseurs dans lequel il
s’engage à leur céder, le 17 juillet, un certain nombre de ces titres.
Le vendeur et les acheteurs se mettent d’accord sur un prix unitaire de
livraison, disons de 100 euros, correspondant à la valeur de ces
obligations à la date du 17 avril.
Le vendeur, qui parie sur une baisse de leur prix, s’est bien gardé
d’en acheter à ce moment-là. Il s’engage à vendre des titres qu’il ne
possède pas encore. Et effectivement, à l’approche du 17 juillet, la
valeur unitaire de ces obligations tombe à 90 euros. Il se dépêche alors
d’acheter sur le marché les titres promis à ses clients, et le jour
convenu, il les leur cède au prix fixé de 100 euros. Résultat : le fonds
a empoché 10 euros par titre.
Les acheteurs, de leur côté, bien embarrassés par ces titres, vont
chercher à les revendre, même à perte, craignant que leur valeur ne
baisse encore. De tels mouvements peuvent déstabiliser complètement les
émissions de la dette publique française et pousser à la hausse ses taux
d’intérêt.
Le silence de Sarkozy
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