Alors que s’annonce le second tour d’une campagne
présidentielle dont nous avons été les grands silencieux, nous voulons
prendre la parole pour dire que l’Université de la LRU, en soumettant
les universités aux exigences des entreprises, en désengageant
financièrement l’état du service public d’enseignement supérieur et du
CROUS, a échoué à remplir les objectifs qui étaient ceux même du
gouvernement.
L’université de la LRU :
- A échoué à favoriser l’accès de 50% d’une classe d’âge au niveau licence :
Dans un contexte d’individualisation des parcours, des calendriers,
d’aggravation des inégalités sociales, qui ont pour cause la casse du
CROUS, et l’orchestration de notre précarité : on a cassé notre système
d’aides sociales, laissé grandir la pénurie de logement social étudiant,
pour faire de nous une armée de baby-sitters, équipiers de Mc-Do,
Quick, serveurs, veilleurs de nuits. Aujourd’hui, 1 étudiant sur 2 se
salarie pour financer ses études, en 1e année de licence cela signifie, 1
chance sur deux d’échouer. Etudiants, nous n’avons jamais été aussi peu nombreux à être issus des classes populaires.
- A échoué à construire l’université de l’insertion professionnelle :
en soumettant nos universités aux exigences d’un MEDEF qui n’a jamais
eu intérêt au plein-emploi, mais plutôt à l’enracinement de la précarité
et au chômage de masse, avec la généralisation des stages à tous les
niveaux, l’Université de la LRU est devenue l’Université du travail
gratuit. Aujourd’hui, il nous faut attendre jusqu’à l’âge de 27 ans en
moyenne pour obtenir un emploi stable, et toute reconnaissance de nos
diplômes dans les conventions collectives ont été cassées. Jeunes diplômés, nous n’avons jamais été aussi nombreux à connaître le déclassement à l’embauche.
- A échoué à redévelopper les savoirs :
en évinçant toute pensée critique, ayant sabré le lien entre
enseignement supérieur et recherche, l’université de la LRU a transformé
nos Universités en lieux de consommation de cours, lieux privilégiés de
diffusion de la pensée néolibérale. Etudiants et
jeunes chercheurs, nous avons vu le caractère émancipateur du savoir
sacrifié sur l’autel de la course à la rentabilité et au tout-profit
immédiats.
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