Le premier dirigeant politique de droite à avoir tenté de récupérer le 1er
mai était le maréchal Pétain en 1941. Le second a été M. Le Pen en
1988, en en faisant « la fête du travail et de Jeanne d’Arc ». Le
troisième va être M. Sarkozy. Il le fait à partir des mêmes valeurs
nauséabondes et ultra-réactionnaires que les précédents.
Après avoir vanté en 2007, « la France qui se lève tôt », parsemé ses discours de « la valeur travail », voici que « le 1er
mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai
travail ». « Du vrai travail » ? Celui dont la politique jette mille
travailleurs par jours au chômage va glorifier « le vrai travail ».
Oui, « le vrai travail », comme il y avait « le vrai français », à
une époque où la devise de la France commençait par le mot :
« travail,»…
Tout ceci sent l’odeur rance des années 1940. Le fumier de la
division entre de « bons français » qui se lèveraient tôt et de
« mauvais » qui se lèveraient tard ou qui seraient « payés sans
travailler », ce « cancer de l’assistanat » comme l’a dit, il y a
quelques mois, un ministrion. Sarkozy n’a jamais été le président du
« vrai travail » mais celui du vrai chômage. Si son quinquennat avait
été consacré à la défense de l’emploi, du travail et de la création, à
la réduction de la souffrance au travail, de la précarité, il ne ferait
sans doute pas le meeting du 1er mai, prétendument sur le
travail. C’est un rassemblement contre les syndicats et les
travailleurs. S’il n’y avait pas, à cause de sa politique et des traités
européens qu’il a imposé, cinq millions de chômeurs, des millions de
travailleurs pauvres mal logés et des millions de précaires, il ne
parlerait pas du « vrai travail ».
Quel vrai travail ? Celui du quart de la jeunesse privée d’emplois ?
Celui des femmes qui gagnent 27% de moins que les hommes ? Celui des
travailleurs immigrés forcés de travailler sans droits et sans papiers
par des esclavagistes ? Quel vrai travail de la part de celui qui veut
détruire le code du travail et la sécurité sociale publique s’il était
réélu ? En fait Sarkozy ne veut parler du travail que pour le
surexploiter, le livrer aux actionnaires affamés, aux banksters et aux
rentiers.
Tous les démocrates, tous les républicains, les humanistes qui
refusent ces discours de division, de guerre civile, de déchiquetage de
notre pacte républicain et social, ne peuvent accepter ce discours
pétainistes de la part d’un Président de la République en mal de
réélection. C’est grave ! C’est dangereux ! Il faut faire barrage à cet
appauvrissement et utiliser le 6 mai le bulletin de vote F. Hollande.
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