Candidat aux législatives de juin pour le Front de gauche, ce militant de la première heure n’est pas effrayé par le “boulot”.
L’engagement, il connaît. En 2010, au moment de la réforme des retraites, Bruno Diaz, professeur des écoles, rejoignait les rangs des manifestants avec la CGT. « Ce qui nous a manqué, c’est le débouché politique. »
Plus localement, du côté de la Chartreuse où il réside, il a réussi à faire admettre comme prioritaire la défense des services publics au premier rang desquels la présence de la Poste en milieu rural. Militants au quotidien
Ses luttes (qui remontent à plus de 30 ans) se retrouvent aujourd’hui dans le combat politique. Une étape somme toute logique. « Il y a une cohérence. Nous sommes des militants au quotidien, souligne-t-il, se tournant vers sa suppléante Marie-Françoise Baboud. Nécessairement, nous sommes confrontés à une politique globale. »
Incarnée par Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, cette politique lui donne des raisons d’espérer. De l’enthousiasme, encore. « Je suis étonné de l’impact de nos engagements auprès des gens. La personnalité de Mélenchon est indéniable, mais nous représentons un mouvement de fond qui vient de très loin, des retraites, des services publics, des élus locaux… Mélenchon n’en serait pas là si on ne faisait pas, par exemple, 4-5 réunions par semaine, si on ne distribuait pas des tracts tous les dimanches… » « Conserver ce qui est à nous, citoyens »
Pour le candidat sur une telle circonscription (*), cela représente beaucoup de kilomètres. Et des “assemblées citoyennes” régulières où il est question de « conserver ce qui est à nous, les biens des citoyens ». Outre les services publics (« La base de notre programme »), il y a les hôpitaux (« systématiquement détruits »), l’éducation nationale (« où l’on ne cesse de perdre des postes ») ; mais aussi la question de la rénovation écologique chère à Europe-Ecologie-Les Verts…
« Notre volet écologique est en rupture avec la logique productiviste, résume-t-il, avant de reprendre le slogan du Front de gauche, “L’humain d’abord” : « Il faut partir des besoins humains et non de ceux des capitalistes. »
Sur une circonscription qui accueille la haute technologie, le duo du Front de gauche estime que l’on a oublié les industries plus traditionnelles : « Cela explique le fort volant de chômage, car les salariés peu qualifiés ne peuvent pas prétendre à ces emplois. »
La question du logement (« Un vrai problème dans la vallée ») est indissociable de ce volet économique. Les solutions avancées : le « blocage des loyers dans le public », la « régulation dans le privé », le tout dans « un pôle national public du logement ». Du service public encore, avec cette proposition de rendre les transports publics de proximité gratuits. L’équation paraît simple. Trop simple ? « Ce problème des transports est lié à la relocalisation des emplois. »
Sur l’agriculture, le candidat du Front de gauche n’hésite pas à parler de « transition écologique ». Elle passe par la création de ceintures vertes, le soutien à la filière bio, le développement des circuits courts… Et va jusqu’à la refonte de la Pac (Politique agricole commune) « dirigée vers les agriculteurs respectueux des modes de production, des consommateurs et non vers les grosses industries. »
Si la défense de la Poste et de l’Éducation nationale figure en tête de la liste, celle des collectivités territoriales arrive juste après. La réforme Sarkozy, très peu pour le Front de gauche : « Diminuer la vitalité de ces collectivités, c’est un non-sens. Face au désengagement de l’État, ce sont elles qui répondent aux besoins. »
(*) La 5 e
comprend les cantons du Grésivaudan (Goncelin, Le Touvet, Domène,
Allevard), les cantons de Saint-Laurent-du-Pont, Saint-Égrève et
St-Geoire-en-Valdaine.
BIO EXPRESS
Bruno Diaz a 49 ans. Il est directeur d’école maternelle à Saint-Laurent-du-Pont.n Militant depuis l’âge de 16 ans, il anime une association de défense des services publics depuis 3 ans, notamment pour préserver la Poste en milieu rural.
C’est sa première candidature.
n Sa suppléante, Marie-Françoise Baboud, 60 ans, est retraitée de l’enseignement et réside à Saint-Pierre-d’Allevard.
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