Notre camarade Lise London n'est plus. Une femme exceptionnelle n'est plus.
(Lise London est décédé le 31 mars 2012)
Par Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF
Née en 1916, à Montceau-les-Mines, de parents espagnols, Élisabeth
Ricol était dotée d'un esprit d'une acuité rare qu'elle mit au service
du combat pour l'émancipation humaine et contre la barbarie et
l'injustice.
Jeune sténodactylographe aux usines Berliet de Vénissieux, Lise
s'engage très tôt au Parti communiste français qui, dès 1934, la
missionna auprès du siège du Komintern, à Moscou, où elle fit la
rencontre de Dolorès Ibarruri, La Pasionaria, future secrétaire
générale puis présidente du Parti communiste espagnol, mais aussi
d'Artur London, un communiste tchèque qui allait devenir l'amour de sa
vie et son deuxième époux, après Auguste Delaune. De ce séjour,
exaltant, Lise garda cependant un goût plus qu'amer au spectacle
humiliant et tragique des purges staliniennes, ne pouvant savoir
qu'elle y serait elle-même confrontée quelques années plus tard, dans
un tout autre contexte, en Tchécoslovaquie.
À son retour en France, à l'été 1936, Lise travaille comme secrétaire
auprès du responsable de la MOI (Main-d’œuvre immigrée, section
rattachée au comité central du PCF). Elle prend une part active à la
mise en place des Brigades internationales de solidarité avec les
Républicains espagnols, à Paris, puis à Albacete, au quartier général
des Brigades internationales, auprès d'André Marty.
Ce fut un combat fondateur pour Lise et sa génération. À chacune de nos
rencontres, je retrouvais en elle l'être libre, toujours aussi droit
et digne, avec, dans les yeux, toute la tendresse et toute la force qui
ont été siennes au long de son existence. Les épreuves traversées, les
combats menés, n'ont fait que renforcer son humanité. Et grâce à elle,
le monde fut à chaque fois un peu meilleur.
Rejointe à Paris par son époux, en février 1939, et jeune maman d'une
fille née en février 1938, Lise est des premières à s'engager, sous les
ordres d'Henri Rol-Tanguy, dans la Résistance, devenant capitaine des
Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Poursuivie par l'Occupant pour «
assassinat, association de malfaiteurs et activités communistes », Lise
est arrêtée en août 1942 par la police française. Elle donne naissance
à son fils en prison à La Petite Roquette, puis après un passage à
Fresnes et à la prison de Rennes, elle est livrée aux Allemands pour
être déportée au camp de concentration de Ravensbrück.
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