Le Front de gauche est né du double objectif d’ouvrir à gauche un
autre horizon que celui du social libéralisme, et d’œuvrer au
rassemblement le plus large pour y concourir. Cette ambition majoritaire
nous a permis, après tout juste quatre ans de vie, de s’imposer dans le
paysage politique comme une force incontournable, qui a pesé de manière
déterminante dans la victoire sur Sarkozy et la droite en mai dernier, à
contenir le FN ; elle constitue aujourd’hui le seul levier à gauche
pour sortir de la situation de blocage politique dans lequel le pays est
enlisé.
L’élection de François Hollande et sa décision de tourner d’emblée le
dos à son engagement d’affronter la finance, conduit à une nouvelle
alternance, qui marque une étape supplémentaire dans la soumission du
pouvoir aux diktats financiers, exacerbant la crise. La gauche
gouvernementale comme hier la droite, fait le choix de l’austérité, et
tente de nous la vendre comme la seule perspective viable jusqu’à, quand
elle ne parvient pas à convaincre, nous imposer d’autorité ses réformes
comme on l’a vu ce week-end au Sénat sur l’ANI, offrant là un point
d’appui au MEDEF dans son entreprise de recomposition sociale. Cela
augure de nouveaux reculs sur des dossiers clés, qui ont depuis
longtemps fédéré la gauche, parmi lesquels les retraites et la
protection sociale.
L’affaire Cahuzac intervient donc au moment où le divorce entre la
majorité
gouvernementale et ceux qui l’ont élue est déjà consommé ; elle vient
illustrer avec une rare violence la dérive libérale du PS, en même temps
qu’elle éclaire sur le marasme institutionnel.
Alors quel avenir pour le Front de gauche ? Il faut d’abord
maintenir notre volonté première d’en finir avec ce capitalisme
prédateur – l’humain d’abord – mais également être la force dynamique
capable de remettre en mouvement ce peuple qui a choisi le changement.
Le plus difficile dans cette période imprégnée de rejets est d’être au
diapason de la colère sociale sans hypothéquer le champ du rassemblement
pour faire bouger les lignes.
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire