samedi 11 mai 2013

Front de Gauche, et maintenant ? Marie-Pierre Vieu du Parti Communiste Français

Le Front de gauche est né du double objectif d’ouvrir à gauche un autre horizon que celui du social libéralisme, et d’œuvrer au rassemblement le plus large pour y concourir. Cette ambition majoritaire nous a permis, après tout juste quatre ans de vie, de s’imposer dans le paysage politique comme une force incontournable, qui a pesé de manière déterminante dans la victoire sur Sarkozy et la droite en mai dernier, à contenir le FN  ; elle constitue aujourd’hui le seul levier à gauche pour sortir de la situation de blocage politique dans lequel le pays est enlisé.
L’élection de François Hollande et sa décision de tourner d’emblée le dos à son engagement d’affronter la finance, conduit à une nouvelle alternance, qui marque une étape supplémentaire dans la soumission du pouvoir aux diktats financiers, exacerbant la crise. La gauche gouvernementale comme hier la droite, fait le choix de l’austérité, et tente de nous la vendre comme la seule perspective viable jusqu’à, quand elle ne parvient pas à convaincre, nous imposer d’autorité ses réformes comme on l’a vu ce week-end au Sénat sur l’ANI, offrant là un point d’appui au MEDEF dans son entreprise de recomposition sociale. Cela augure de nouveaux reculs sur des dossiers clés, qui ont depuis longtemps fédéré la gauche, parmi lesquels les retraites et la protection sociale.
L’affaire Cahuzac intervient donc au moment où le divorce entre la majorité gouvernementale et ceux qui l’ont élue est déjà consommé  ; elle vient illustrer avec une rare violence la dérive libérale du PS, en même temps qu’elle éclaire sur le marasme institutionnel.
Alors quel avenir pour le Front de gauche  ? Il faut d’abord maintenir notre volonté première d’en finir avec ce capitalisme prédateur – l’humain d’abord – mais également être la force dynamique capable de remettre en mouvement ce peuple qui a choisi le changement. Le plus difficile dans cette période imprégnée de rejets est d’être au diapason de la colère sociale sans hypothéquer le champ du rassemblement pour faire bouger les lignes.
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