La réforme des retraites a été lancée lundi 13 mai par une série de
rencontres bilatérales entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Avant que les négociations ne rentrent dans le vif du sujet, Eric
Aubain, pour la CGT, revient sur les enjeux de cette réforme.
Regards.fr. Après la rencontre que vous
avez eue le 13 mai avec les représentants du gouvernement, que vous
inspire la réforme des retraites annoncée par le Premier ministre ?
Eric Aubin. Deux propositions sont en train de voir
le jour. La première consiste en un allongement de la durée de
cotisation avec, comme corollaire, la baisse du niveau des pensions. La
seconde est la désindexation des pensions, c’est-à-dire qu’elles ne
seront plus indexées par rapport à l’inflation. L’argument utilisé pour
justifier cette régression est que les partenaires sociaux – sauf la
CGT – ont accepté que les retraites complémentaires soient désindexées
avec des conséquences brutales sur le pouvoir d’achat des retraités.
L’allongement de la durée de cotisation était déjà au
cœur des réformes Raffarin et Fillon des retraites. Pourquoi ce qui a
échoué hier fonctionnerait demain ?
Ce sont en effet de vieilles recettes qui ont fait la preuve de leur
échec, puisque le gouvernement nous annonce un déficit de l’ordre de 20 à
25 milliards d’euros d’ici 2018. Nous plaidons, à la CGT, pour une
vraie réforme du financement des retraites. La droite nous la refuse
depuis 1993. Nous avons espéré que la gauche nous entende mais les
rencontres du 13 mai ne laissent pas penser que nous en prenons le
chemin.
Quelles sont les lignes force de la réforme du financement que vous proposez ?
Nous pensons que continuer à asseoir le financement des retraites sur
la seule masse salariale est contre-productif. Nous souhaitons prendre
en compte dans le calcul la part que représentent les salaires dans la
plus-value et donc intégrer les revenus financiers des entreprises.
Selon nos calculs, cela représenterait 20 milliards d’euros de revenus
annuels pour l’ensemble des régimes de retraite. Ainsi, nous montrons
qu’il existe des moyens pour une vraie réforme des retraites mais elle
dépend d’une autre orientation politique de la part du gouvernement.
Nous posons donc la question du partage des richesses.
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