Par Patrick Le Hyaric
La foule qui a marché dimanche, de
Bastille à Nation, appartenait à la grande multitude de celles et ceux,
qui, il y a un an, ont donné son congé à la droite sarkozyste et voulu
un changement de politique avec un nouveau Président, issu de la gauche.
Un an après, elle répondait aux assauts répétés de la droite et des
puissances financières et se montrait disponible pour créer un rapport
de force favorable pour sortir de l’austérité, du chômage, grâce à une
politique nouvelle. Elle appelait à sortir du présidentialisme et d’un
système qui, désormais, a fait entrer les intérêts privés au sein même
du pouvoir d’Etat, au point de dévitaliser et de ronger nos principes
républicains.
Le compte en Suisse de M. Cahuzac, comme
ce qui est décrit de M. Guéant, ne sont pas des faits divers. Ce sont
des faits politiques. Comme le sont aussi ceux qui nous apprennent
comment en haut lieu on autorise un médicament qui tue ou des
insecticides qui détruisent notre biodiversité. Les scandales
financiers, sanitaires, écologiques ne sont pas l’œuvre de quelques
brebis égarées. Ils sont inhérents au système. Tout comme la fraude
fiscale, organisée parfois en toute légalité pour alimenter des paradis
fiscaux au lieu de servir le bien commun. Tout cela fait depuis
longtemps l’objet de beaux discours de ceux qui en profitent, sans
effets. Aujourd’hui les banques françaises ont plus de filiales dans les
paradis fiscaux qu’en 2011. Ce sont les mêmes qui refusent un meilleur
accès au crédit alors que la Banque centrale européenne vient de
faciliter leurs approvisionnements en liquidité. Paradis pour les
puissants, enfer de l’austérité pour les peuples !
La République se fatigue et s’épuise,
parce que celles et ceux qui sont censés en être les garants, sont
devenus maîtres en irresponsabilité civique. Celle-là même qui fait le
lit de la crise démocratique et politique, ouvrant le chemin de
l’extrême-droite ou de sa version droite extrémisée.
C’est le sens du violent appel du chef de l’UMP, M. JF Copé, confirmant
la radicalisation droitière de son parti, dans une tribune publiée dans
le Figaro du 4 mai dernier, où il n’hésite pas à écrire que : « La
France a besoin d’un nouveau 1958 ». Appelle-t-il à un coup d’état ou à
une soumission constitutionnelle définitive de notre pays aux lois des
marchés financiers et d’institutions supranationales ?
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