Les
annonces du gouvernement d’Edouard Philippe et Frédérique Vidal sur
l’entrée à l’université font grand bruit. La situation scandaleuse de
juin 2017 a fait éclater au grand jour l’incapacité de ce gouvernement
et des précédents à répondre aux besoins tant de la jeunesse que du pays
quant à l’accès à l’enseignement supérieur.
Au final, la montagne accouche d’une souris. Les moyens mis en œuvre sont ridicules quand il en faudrait au moins autant par an pour accueillir tous les jeunes dans de bonnes conditions.
Mais
la plupart des mesures proposées repose sur une mystification: comment
imaginer que, dans le cadre de la baisse des dépenses publiques qui
affecte brutalement le service public de l’enseignement supérieur et de
la recherche comme l’ensemble de l’Education nationale, les bonnes
paroles sur l’accompagnement des lycéens, l’aide à l’orientation, la
mise en place de remises à niveau etc. puissent se faire sans encore
alourdir les charges d’enseignants et enseignants-chercheurs qui n’en
peuvent plus de porter à bout de bras un système de plus en plus
sélectif, concurrentiel et autoritaire ?
Comment
croire à la volonté d’écarter la sélection lorsque la sélection sociale
sévit du début à la fin des cursus scolaires et universitaires ? Les
enfants des classes sociales défavorisées sont, tout au long de leurs
études, relégués et confrontés à l’échec, alors que finalement le
système éducatif et de formation supérieure produit, en terme de
réussite, une image exactement inversée de la société !
L’hypocrisie
et l’austérité vont se conjuguer pour produire des dispositifs aussi
lourds qu’insuffisants. La droite se bat pour instaurer une sélection
généralisée, Macron la lui offre sous forme déguisée au mépris des
aspirations de la jeunesse, au mépris des exigences et défis
contemporains
Ce
gouvernement, comme le précédent manque décidemment d’ambition
progressiste pour le pays et de confiance en sa jeunesse et ses
enseignants. Il n’épargne pas en revanche son appui aux plus riches,
comme en témoignant les cadeaux fiscaux, CIR et CICE.
La
réussite c'est la mission à laquelle le service public doit pouvoir
consacrer tous les moyens nécessaires, toute l’énergie de ses
fonctionnaires, toutes les connaissances produites par la recherche,
mission collective indispensable à l’avenir. L’ambition c’est le
développement sans limites a priori des capacités humaines.
L’université,
ses enseignants et enseignants-chercheurs, ses personnels, ses
instances démocratiques n’ont pas attendu Edouard Philippe ni Frédérique
Vidal pour élaborer et expérimenter. Ils ont soutenus en ce sens, bien
plus souvent ils ont dû lutter contre les politiques régressives qui,
depuis la loi LRU, mettent à mal leurs métiers. Le souci de la réussite,
de l’égalité, de l’appropriation collective des connaissances, c’est le
leur, et ils trouvent aujourd’hui trop d’obstacles libéraux à sa mise
en pratique.
C’est
dans la construction d’un nouveau projet de transformation sociale,
portée par des forces sociales, culturelles, scientifiques et politiques
déterminées à renouer avec des objectifs de justice sociale et
d’émancipation, que pourront être gagnées les avancées nécessaires. Les
communistes, avec leurs parlementaires, contribueront naturellement à
cette perspective, dans le rassemblement le plus large.
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