C'est
à un véritable réquisitoire que s'est livré le Haut Commissaire de
l'ONU aux droits de l''homme, Zeid Ra'ad Al Hussein à l'encontre de l'UE
et des conditions de détention des migrants en Libye. "La communauté
internationale ne peut continuer à fermer les yeux sur les horreurs
inimaginables endurées par les migrants en Libye et prétendre que la
situation ne peut être réglée qu'en améliorant les conditions de
détention. La politique de l'UE consistant à aider les gardes côtes
libyens à intercepter et renvoyer les migrants est inhumaine". Dans ce
communiqué publié mardi 14 novembre le Haut commissaire souligne que "la
souffrance des migrants est un outrage à la conscience de l'humanité".
Se
trouvent donc une fois encore confirmées les exactions menées contre
les migrant-e-s depuis des années en Libye et dénoncées par de nombreux
témoignages diplomatiques, d’observateurs et d'ONG. Cette réalité
largement reconnue n'a pas empêché l'UE et plusieurs Etats en bordure de
la Méditerranée, dont la France, d'adopter en juillet un accord avec
des autorités libyennes.
Les
observateurs de l'ONU présents en Libye du 1er au 6 novembre ont
constaté une dégradation rapide de la situation. Des milliers – 20 000
recensés – de femmes, d'hommes et d'enfants émaciés et traumatisés par
les violences subies, empilés les uns sur les autres, enfermés dans des
hangars, subissant les violences des gardiens munis de bâtons
électriques… Les femmes sont violées par les trafiquants mais aussi par
les gardiens des centres officiels de détention.
Cet
appel de l'ONU intervient au moment où le groupe de contact des 13 pays
européens concernés, dont la France, et africains, dont la Libye, a
décidé "d'améliorer les conditions de vie des migrants." Cet engagement
pris à plusieurs reprises n'a jamais été respecté.
L'Union
européenne par sa politique migratoire d'externalisation confie ainsi à
la Libye en plein chaos, après l'intervention militaire française, la
responsabilité de bloquer à tout prix les migrant-e-s voulant fuir
violence et pauvreté pour se retrouver en Libye dans un véritable enfer
financé par l'UE et les Etats voisins.
C'est une véritable honte pour tous ces pays et pour l'UE. Il faut mettre rapidement un terme à cette tragédie.
La
solution est connue: c'est d'organiser l'ouverture de voies légales et
sécurisées permettant aux migrant-e-s de rejoindre l'Europe pour faire
valoir leurs droits à la protection et d'espérer se construire une vie
meilleure .
Ces
révélations parviennent au moment ou le gouvernement français annonce
une série de nouvelles mesures répressives, sous forme de lois, pour
réduire encore plus l'accueil de migrants en France, malgré le faible
nombre déjà parvenus, et de multiplier les expulsions… Le gouvernement
doit d'abord s'expliquer sur la situation en Libye étant données les
responsabiltés qui sont les siennes dans ce drame, et dire quelles
mesures il compte prendre pour y mettre un terme.
Pour
sa part, le Parti communiste français poursuivra son combat, avec ses
dirigeants, ses élus, ses militants pour faire respecter les droits des
migrants et pour que la France et l'UE remplissent leurs devoirs
d'accueil, de solidarité, d'hospitalité et de protection à leur égard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire