Le
président des très ultra-riches et son gouvernement s'activent pour
compenser partiellement les 10 milliards d'euros que l'Etat doit
rembourser après l'annulation de la taxe de 3% sur les dividendes. Le
Medef en profite pour remettre la pression sur le crédit d’impôt
compétitivité emploi (CICE) en exigeant une méthode de calcul encore
plus favorable aux entreprises avant la réforme annoncée pour 2019 qui
verrait ce dispositif transformé en allégements des cotisations
patronales.
Pour
le budget 2018, le CICE pèsera 21 milliards. Le sénateur communiste
Pascal Savoldelli, rapporteur pour la commission des Finances pour le
chapitre "Remboursements et dégrèvements", vient d'alerter sur l'absence
totale de traçabilité sur l'utilisation de cette masse d'argent public.
De 2013 à 2019, le CICE représentera 72,4 milliards d'euros. Le
parlementaire s'est vu refuser l'accès à des données précises pour faire
un comparatif, pour chaque département, entre les sommes versées aux
entreprises et l'évolution de l'emploi.
Question
: le gouvernement est-il prêt à une véritable évaluation du CICE et du
crédit d'impôt recherche (CIR). Un groupe tel que Nokia a touché, en
2016, 62 millions d'euros tout en supprimant 600 emplois. le calcul est
vite fait : 100 000 euros dans la poche des actionnaires par emploi
supprimé.
Une
autre bombe a retardement menace les recettes de l'Etat. Selon
l'économiste Gabriel Zucman, le prélèvement forfaitaire unique sur les
revenus du capital constitue un grave danger. Avec un cout final estimé
par le gouvernement à 1,9 milliards d'euros pour les finances publiques à
partir de 2019, l'estimation réelle serait plus proche des 10
milliards, et même des 20 milliards si les grands patrons décident de se
payer encore plus grassement en dividendes.
Question
: le gouvernement va-t-il agir, ou se contenter, comme vient récemment
de le faire Gérald Darmanin, de mettre la tête dans le sable ?
Décidément,
après cinq mois d'exercice du pouvoir, Emmanuel Macron est le président
de la finance. Il joue l'avenir de notre pays comme on fait tapis au
casino. Tout cela peut très mal se terminer dans un environnement
international menaçant, avec le risque d'une crise financière d'une
magnitude plus forte encore que celle de 2008.
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