Les
membres de l’Anecr ont accueilli leurs homologues, hier, au Parc des
expositions de Paris, avec l’objectif de « ne pas endosser l’austérité »
imposée par l’exécutif.
Écharpes tricolores sur le dos et tracts en main, les membres de
l’Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr)ont
accueilli, hier matin, leurs homologues au congrès des maires de France
avant la venue du président
de la République, aujourd’hui, au Parc des expositions de Paris. « Nous
disons aux maires qu’il faut se solidariser pour refuser les baisses
des dotations, les mesures terribles pour le mouvement HLM et in fine ne
pas endosser la responsabilité de cette cure d’austérité », explique le
président de l’Anecr et maire de Montreuil, Patrice Bessac.
« Dans ma ville de 19 000 habitants, toutes les classes
partent encore à la neige, 500 enfants vont en séjour l’été, nous avons
un service convivialité pour le 3e âge, on s’apprête à ouvrir un
conservatoire et une salle de spectacle… Tout cela peut partir
en fumée », avertit Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory, qui
ne croit pas à la formule du premier ministre, la veille, d’une
« hausse maîtrisée des dépenses, (qui) n’est pas la même chose qu’une
baisse nette ». « Il faut qu’il revoie ses règles de calcul, limiter
l’augmentation du budget de fonctionnement à 1,2 %… ça produit une
baisse, estime l’édile PCF. Il a été maire, il ne va pas nous faire
croire qu’il ignore comment ça marche ».
Jugeant le principe de libre administration attaqué, l’Anecr entend
déposer une question prioritaire de constitutionnalité et appelle les
319 villes concernées, les plus grandes du pays, à refuser les contrats
par lesquels Emmanuel Macron entend économiser, dans un premier temps,
quelques-uns des 13 milliards d’euros qu’il veut supprimer aux
collectivités.
« S’ils m’emmerdent, je vote un budget en déséquilibre »
Parmi les 1 500 participants au congrès, certains sont
sensibles à l’argumentaire gouvernemental. « Il faut dire que nous
étions un peu dispendieux », assure ainsi le maire de Cahuzac-sur-Vère.
D’autres sont bel et bien remontés. « S’ils m’emmerdent, je vote un
budget en déséquilibre », lâche Catherine Arenou, maire de droite de
Chanteloup-les-Vignes. « Pour supprimer les communes, ils ne feraient
pas autrement », relève aussi une édile LR de Haute-Savoie, qui, après avoir réceptionné le tract, prend le soin de préciser qu’elle n’est pourtant « pas du tout d’obédience PC ».
Pour l’Anecr, l’heure est à passer à la vitesse
supérieure et à « lever un mouvement des maires contre l’austérité ».
Vente aux enchères collectives d’hôtels
de ville sur eBay, pique-nique de défense de la commune à Paris un 18
mars… les idées germent. D’ores et déjà, promet Azzédine Taibi (Stains),
le 13 décembre, des « plumés de l’austérité » devraient se donner
rendez-vous devant l’Assemblée nationale.
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