Le 57e congrès de la CGT Isère s’est achevé hier après-midi. Et c’est Nicolas Benoît, 46 ans, qui a été désigné comme secrétaire général départemental. Ce technicien chez Caterpillar à Échirolles, syndiqué depuis 2002, a été délégué du personnel et élu du comité d’entreprise. Il était déjà membre du bureau départemental depuis 2014. Il succède à Lynda Bensella.
Comment s’est déroulé ce congrès ?
C’était un très beau congrès, plein de solidarité, d’engagement et de motivation.
Sur quoi ont porté les débats ?
Beaucoup
de questionnements concernaient le monde du travail et toutes les
contre-réformes que l’on subit, que ce soit la réforme territoriale, les
attaques contre le Code du travail ou la Sécurité sociale… On a
réaffirmé un certain nombre de combats. On est toujours en opposition
face au capital et aux gros possédants. Aujourd’hui, on doit pouvoir
partager les richesses autrement. Il faut un Code du travail plus
protecteur et une Sécurité sociale qui protège tout le monde. On a
évoqué aussi le nouveau statut du travailleur salarié et du portage de
ses droits.
Vous souhaitez développer la syndicalisation ?
On
veut aller un peu plus vers les cadres. On a des difficultés, car ils
sont plus proches de la direction et donc n’ont pas forcément conscience
de leur appartenance de classe, de leur exploitation. On veut aussi
s’adresser aux plus jeunes, notamment les étudiants qui subissent un
travail précaire, et aux retraités, qui subissent la hausse de la CSG
[Contribution sociale généralisée]. Il y a des perspectives de conquête
dans des entreprises où on n’est pas. Il y a la question des TPE [Très
petites entreprises], où le président Macron voudrait se passer des
syndicats pour négocier. Les enjeux de syndicalisation sont très
larges.
Vous avez également réfléchi aux moyens de lutte, en privilégiant la grève plutôt que la manifestation ?
Incontestablement,
ce qui ressort, c’est que si l’on veut forcer le patronat et le
gouvernement (qui est son outil) à revenir en arrière et imposer de
manière majoritaire des avancées sociales, ça passera uniquement par la
grève, par l’arrêt de l’outil de travail. Ça a été réaffirmé. C’est ce
sur quoi on va travailler ces prochaines années. Cela dit, on espère que
la mobilisation du 16 novembre sera d’ampleur.
Quels combats isérois sont au cœur de votre actualité ?
On
est solidaires avec les General Electric et avec les salariés de toutes
les entreprises en difficulté. Il y a les camarades de l’Opac et
d’Actis, puisque le gouvernement attaque le logement social et son
financement : cela va empêcher les constructions et on évoque déjà des
plans de licenciement. Il y a les fonctionnaires territoriaux ou des
hôpitaux, menacés par les fusions (de communes ou de services) et les
réorganisations.
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