Le refus du gouvernement d’extrême droite
italien de recueillir le bateau « L’Aquarius », ayant secouru 629
réfugiés dont 123 mineurs et 7 femmes enceintes, a mis une nouvelle fois
sur le devant de la scène l’incurie de l’Union Européenne et de la
France. Par son inaction, l’Union Européenne met en danger des vies
humaines ballotées pour des raisons politiciennes. Elle tourne le dos à
son histoire et à son identité.
En demeurant passifs, Bruxelles laisse les
populistes et les xénophobes régner sur la politique migratoire
européenne. De façon incompréhensible, Emmanuel Macron aura mis 48h à
réagir, finissant par dénoncer le « cynisme et l’irresponsabilité » du
gouvernement italien. Mais plutôt que des belles paroles, nous avons
besoin que la France prenne l’initiative. Elle doit exiger l’inscription
en urgence de la question de l’accueil des réfugiés et de la réforme du
règlement de Dublin au prochain Conseil européen des 28 et 29 juin.
Il est indispensable que les gouvernements
se mettent autour d’une table pour apporter une réponse commune à la
situation dont l’Aquarius est un énième symptôme. Il est nécessaire de
réformer en urgence le règlement de Dublin qui impute au premier pays
d’entrée au sein de l’UE la charge d’examiner les demandes d’asile. Du
fait de cette disposition, les populations de l’Europe du Sud assument
seules l’accueil des réfugiés dans des conditions humaines dramatiques
quand un certain nombre de pays-membres d’Europe centrale ou du Nord
refusent de prendre leur part à la solidarité internationale. A
l’occasion du prochain Conseil européen, la France peut et doit porter
des solutions pragmatiques :
- contraindre les États membres, y compris
leurs flottes militaires, à remplir leurs obligations internationales en
matière de sauvetage en mer et de droit d’asile ;
- partager la responsabilité des demandeurs d’asile entre tous les pays de l’UE ;
- réorienter les missions de Frontex vers le sauvetage et l’ouverture de voies légales sans conditions ;
- instaurer des voies légales et sûres
d’accueil des réfugiés à travers un couloir humanitaire dans la
Méditerranée, en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU.
Ian Brossat, chef de file des communistes pour l’élection européenne de 2019
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