Après
une vingtaine d’heures de débat, les député-es argentin-es ont adopté
hier un projet de loi légalisant l’avortement durant les quatorze
premières semaines de grossesse. La majorité a été courte : 129 « pour »
et 125 « contre ». Le texte doit encore être adopté par le Sénat en
septembre pour obtenir une légalisation de l’interruption volontaire de
grossesse, qui n’est aujourd’hui possible qu’en cas de danger pour la
femme enceinte ou de viol.
Les
progressistes ont dû faire face à une campagne agressive contre
l’avortement de la part de la droite, des conservateurs et des évêques.
Les associations féministes ont quant à elle réussi à mobiliser le
peuple argentin, organisant des rassemblements qui ont réuni des
milliers de personnes portant des foulards verts proclamant « Éducation
sexuelle pour décider, contraceptifs pour ne pas avorter, avortement
légal pour ne pas mourir ».
L’Argentine pourrait devenir le 4e
pays d’Amérique Latine légalisant l’IVG, après Cuba (1965), Guyana et
l’Uruguay (2012), alors que plus de 2 millions d’avortements illégaux
ont lieu chaque année sur le continent, mettant en danger les vies de
ces femmes et leur faisant encourir des peines de prison allant jusqu’à
30 ans au Salvador.
Le
PCF salue cette avancée historique. Après l’Irlande le mois dernier et
l’Argentine aujourd’hui, ces conquêtes majeures doivent servir d’appui
pour les droits reproductifs et sexuels des femmes partout dans le
monde. En France, à l’heure de la révision constitutionnelle, nous
continuons à exiger la constitutionnalisation de ce droit.
Laurence Cohen et Hélène Bidard, responsables nationales au féminisme et aux droits des femmes au PCF,
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