À la Fête du Travailleur alpin, les militants du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) viennent des quatre coins de l’Hexagone. Théo Froger est coordinateur -ne l’appelez surtout pas président- de la section iséroise. Il revient sur les enjeux de l’événement et la place que doit prendre aujourd’hui la jeunesse dans la société. Entretien.
Pourquoi est-il important pour les Jeunes communistes d’être présents à la Fête du Travailleur alpin ?
Les
liens qu’on a avec le Parti communiste français (PCF) nous attirent,
donc ça peut paraître comme une évidence d’être là. Le point le plus
important à mon sens, c’est de créer ici une parenthèse, un espace de
liberté et de pouvoir montrer qu’on est capable de gérer seuls
différentes choses qui vont dans notre idéal autogestionnaire. On sait
aussi que beaucoup de jeunes vont venir durant trois jours et ne seront
pas forcément politisés. Et c’est l’essence même de la Fête du
Travailleur alpin que de porter des propos politiques.Quel regard portez-vous sur l’actualité qui touche les jeunes ?
On
est atterrés de ce qui se passe en ce moment. C’est un modèle social
qui est en train d’être détruit sous nos yeux et ce sont les seules
bribes du socialisme qu’il nous reste. Si on prend l’exemple de la
problématique des stages et la précarité en général chez les jeunes, on
se rend compte qu’elle nous touche avec une violence terrible. J’ai
vraiment la crainte qu’on reparte sur une société du XIXe siècle, d’héritage et très individualiste.
Le MJCF s’adapte-t-il face à la méfiance de la population envers les partis politiques ?
Je
ne sais pas si on s’adapte, mais c’est dans notre essence de militants
de dire que pour changer la société, il y a une nécessité de s’organiser
collectivement. Pour porter le propos politique, il faut être organisé.
Individuellement, des solutions comme le boycott peuvent être
intéressantes mais ne peuvent conduire au changement politique.
Vous retrouvez-vous dans des idées plus anciennes du communisme ?
Je
crois qu’on a tendance à mettre une étiquette sur le communisme qui est
en réalité extrêmement complexe. Sur le fond on va être d’accord, mais
il n’y a pas deux communistes qui vont penser exactement la même chose.
Même chez les jeunes communistes qui sont présents ici, nous ne sommes
pas tous de même obédience. Mais c’est d’ailleurs une des volontés qu’on
porte cette année, de se rapprocher et de se mélanger avec les vieux
communistes. C’est le fond qui nous anime et qui fait de nous des
révolutionnaires.
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