Par la voix de son ministre d’extrême
droite Matteo Salvini, l’Italie annonce ce dimanche que le bateau «
L’Aquarius », ayant secouru 629 réfugiés dont 123 mineurs et 7 femmes
enceintes, est interdit d’arrimer dans la péninsule. Cette décision
marque une rupture, elle s’oppose aux valeurs les plus élémentaires de
l’Europe, constitutives de son histoire et de son identité.
Si elle déshonore l’Italie, elle place
aussi l’Union européenne et ses États-membres face à leurs
contradictions. Bruxelles et les chancelleries européennes ne sauraient
rester silencieuses et passives. Elles doivent désormais sortir de
l’ambiguïté et d’une inaction de plus en plus coupable, et refuser que
la détresse de réfugiés de guerre ne serve de monnaie d’échange
diplomatique. Dans ce contexte, saluons l’humanité et la responsabilité
dont font preuve les Maires italiens de Naples, Palerme ou Messine qui
ont annoncé que leur ville portuaire acceptait de recueillir l’Aquarius.
Aujourd’hui, les populations de l’Europe du
Sud ne peuvent assumer seules l’accueil des réfugiés quand un certain
nombre de pays-membres d’Europe centrale ou du Nord refusent de prendre
leur part à la solidarité internationale. En agissant de la sorte, ces
Gouvernements mettent en péril l’unité européenne et défient ses règles
communes. Pour répondre à ce défi, nous portons des solutions
pragmatiques :
- contraindre les États membres, y compris
leurs flottes militaires, à remplir leurs obligations internationales en
matière de sauvetage en mer et de droit d’asile ;
- partager la responsabilité des demandeurs d’asile entre tous les pays de l’UE ;
- réorienter les missions de Frontex vers le sauvetage et l’ouverture de voies légales sans conditions ;
- instaurer des voies légales et sûres
d’accueil des réfugiés à travers un couloir humanitaire dans la
Méditerranée, en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU.
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