L’extrême-droite vient d’entrer dans le gouvernement de la 3e
puissance de la zone Euro avec un objectif clair. Quand Mateo Salvini,
devenu ministre de l’Intérieur, dit « Clandestins, préparez-vous à faire
vos valises ! », quand Lorenzo Fontana, le ministre « de la Famille »
dit « les homosexuels veulent nous dominer et effacer notre peuple »,
c’est bien une société bâtie sur des principes ethnicistes et
identitaires que le gouvernement Conte souhaite construire.
Les
dirigeants européens, arc-boutés sur la défense de l’orthodoxie
néolibérale et austéritaire, sont muets sur ces orientations
nauséabondes. Ils portent cependant une lourde responsabilité sur la
crise italienne.
Voila
où mène la marginalisation durable de la gauche, du fait de la
transformation du parti social-démocrate en parti démocrate. Voilà où
mène la politique néolibérale de Renzi et de Gentiloni (Parti
démocrate), soutenue par l’UE, uniquement axée sur l’équilibre
budgétaire sans réduire ni le chômage, ni les profondes fractures
territoriales. Voilà où mène la politique du gouvernement Gentiloni
visant à fermer les frontières du pays et qui a légitimé le discours de
l’extrême-droite. Voilà où mènent les tentatives scandaleuses, poussées
par les dirigeants européens, de bâtir des gouvernements technocratiques
sans l’appui du peuple, du coup d’état financier de 2011, aux
lamentables combinaisons du président de la République Sergio
Mattarella.
On
analyse souvent la situation en Italie à partir de l’opposition entre
« pro-systèmes » et « anti-systèmes ». Cette lecture est fausse. Il n’y a
rien de progressiste dans le gouvernement italien. Face au désastre, il
est nécessaire de reposer la question de la gauche. De nombreuses voies
se cherchent dans la gauche italienne, politique et sociale. Le PCF y
est très attentif et exprime son soutien et sa solidarité avec celles et
ceux qui entrent en opposition à ce gouvernement et qui veulent
construire une Italie pour le bien du plus grand nombre, libérée des
tendances nauséabondes représentées par le gouvernement Conte et libérée
des marchés et de la finance.
Il
est urgent d’ouvrir des brèches dans la logique néolibérale,
anti-démocratique et austéritaire dans laquelle s’enfoncent les
dirigeants européens et l’UE, faute de quoi le scénario italien pourrait
se répéter dans d’autres pays européens.
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