Après la divulgation de sa lettre de démission expédiée le 25 août, le toujours ministre des Affaires étrangères huit semaines plus tard met un mouchoir sur ses désaccords. En voie de quitter le Quai d'Orsay lors du remaniement annoncé à l'automne, il se plaignait en août, dans cette lettre dont le contenu est révélé via le Nouvel observateur, d'"humiliations" et jugeant que le virage sécuritaire du chef de l'Etat mettait fin à l'ouverture à gauche.
Pourtant, hormis une sortie pour déplorer le sort fait aux Roms, rien dans l'expression publique du ministre n'a laissé paraître de désaccord avec la politique étrangère de la France. Soucieux de ne pas insulter l'avenir, surtout s'il est nommé "Défenseur des droits", un nouveau poste à pourvoir prochainement, Bernard Kouchner a dans la foulée de la divulgation de cette lettre assuré Nicolas Sarkozy de sa "loyauté" et "sincérité". "Je reste pleinement engagé dans la mise en oeuvre de la politique étrangère de la France, telle que définie par le président de la République, conformément à la pratique institutionnelle de la Ve république", précise le ministre dans un communiqué.
Après un peu plus de trois ans au Quai d'Orsay, Bernard Kouchner laissera un bilan peu flatteur, dépossédé des dossiers d'importance. Tout juste peut-il se targuer de réformes techniques, d'avoir réformé son ministère, avec la création de nouvelles directions thématiques, d'un centre de crise et d'une nouvelle institution chargée d'améliorer la visibilité de l'action culturelle de la France à l'étranger. Au plan international, il a notamment œuvré pour le rétablissement de relations avec le Rwanda, effectif depuis fin 2009, après avoir été l'initiateur d'une force européenne pour protéger au Tchad les réfugiés du Darfour.
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