Fondation Copernic
Les récents événements en Bretagne sont d’une importance politique
majeure. L’instauration d’une écotaxe, votée sous Nicolas Sarkozy par la
droite et la quasi totalité de la gauche et sur le point d’être mise en
œuvre par le gouvernement Hollande, a déclenché une révolte qui voit se
coaliser salariés licenciés, patrons licencieurs, régionalistes
radicaux, petits commerçants et artisans touchés par les conséquences de
la désindustrialisation et de la crise de l’agroalimentaire. Comment en
est-on arrivé là ?
L’écotaxe, un impôt qui n’a d’écologique que le nom
Le premier scandale concernant cet impôt a trait à sa collecte,
privatisée par le gouvernement précédent dans le cadre d’un partenariat
public-privé (PPP) avec la société Ecomouv pour une rémunération
garantie de 250 millions d’euros par an, soit quelque 20 % de la recette
attendue. De surcroît, les frais de dédit sont énormes : si le
gouvernement renonce à mettre en œuvre l’écotaxe, il devra verser 800
millions d’euros à Ecomouv.
Le but affiché de cette écotaxe est une réduction des émissions de gaz à
effet de serre (GES) à travers une diminution du trafic routier, en
taxant les kilomètres parcourus par les camions. Mais elle ne doit
s’appliquer que sur la majorité des routes nationales, sur certaines
routes départementales et sur les autoroutes gratuites, soit une infime
partie du réseau autoroutier.
Le secteur des transports étant le premier secteur émetteur de GES avec
27 % des émissions, l’objectif a pu sembler louable. La mise en œuvre
envisagée lui tourne malheureusement le dos, et appelle plusieurs
remarques.
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