Monsieur le Président de la République,
En 2012, alors candidat à l’Elysée, vous vous engagiez auprès de
notre syndicat à « garantir le pluralisme et la liberté de
l’information ».
Aujourd’hui toute la presse en appelle à votre arbitrage concernant la rupture annoncée du « moratoire postal »,
qui représente une charge nouvelle de 45 millions d’euros imputée aux
éditeurs de presse et menace donc la survie de nombreux titres.
Depuis plusieurs années, le système de distribution de la presse est
en danger de mort. Pourtant les principes qui le régissent visent à ce
que tous les journaux, quels que soient leurs moyens,
leur diffusion, leur ligne éditoriale, puissent être distribués dans les
mêmes conditions sur tout le territoire national afin d’être
accessibles à tous.
Le gouvernement de gauche doit être au rendez-vous de ce tournant décisif pour la démocratie. Car il n’y a pas de citoyenneté sans liberté et pluralisme de la presse.
La presse française va mal. Nous sortons d’une période noire, avec la disparition de titres emblématiques comme France Soir ou La Tribune. D’autres sont au bord du gouffre.
Aujourd’hui, plus aucune entreprise de presse ne vit uniquement de la
vente des journaux qu'elle produit. Les rédactions s’appauvrissent et
il devient de plus en plus difficile de permettre à la presse écrite de
jouer son rôle.
Les aides publiques à la presse ne doivent donc pas être considérées comme un supplément d’âme pour l’Etat, ou conditionnées à des exigences gouvernementales, mais bien comme la garantie d’un service public, d’autant plus indispensable en ces temps de crise, de recherche d’alternatives.
La presse d’opinion, et l’Humanité en particulier, pourrait être la
première à en payer la facture, face à une concentration au profit de
groupes bancaires et de grandes fortunes françaises. Notre journal,
l’Humanité, est un des titres garants du pluralisme, un des rares à
s’opposer au déferlement de la pensée unique, érigée dans la plupart des
médias en ligne éditoriale.
Notre journal, c’est celui de Jean Jaurès, Monsieur le Président.
Notre journal, c’est celui du peuple de gauche qui a contribué à votre élection.
Ne soyez pas celui qui prendra la responsabilité de porter atteinte à la démocratie en sacrifiant le pluralisme de la Presse.
Rendez-vous devant l’Assemblée Nationale- Place Edouard Herriot
Le Mercredi 13 novembre à 10h
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