Depuis
1998, l’association Attac se bat pour que le monde ne soit plus un
terrain de jeu pour la finance et les multinationales. Taxation des
transactions financières, refus des traités de libre-échange, réforme du
système bancaire, lutte contre la financiarisation de la nature ou pour
la justice climatique, Attac est de tous les combats altermondialistes.
Et continue inlassablement d’imaginer d’autres mondes possibles. A
l’occasion des 15 ans de l’association, qui compte environ 10 000
adhérents, entretien sous forme de bilan avec l’économiste Geneviève
Azam, l’une de ses porte-paroles.
Basta ! : Il y a 15 ans, un édito du Monde diplomatique appelant à « désarmer les marchés »
a entraîné la création d’Attac. Ces marchés apparaissent aujourd’hui
plus puissants que jamais... tout en étant de plus en plus contestés.
Considérez-vous cette situation comme une victoire ou comme un échec ? Geneviève Azam : Ce n’est ni une victoire, ni un échec. Désarmer les marchés, c’est s’attaquer aux bases du capitalisme dans ses nouvelles formes. Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Nous avons alerté les citoyens concernant des mécanismes qui étaient peu connus au moment de la création d’Attac. Nous avons été des lanceurs d’alerte sur les risques d’effondrement financier et sur leurs conséquences. Nous avons, avec d’autres, participé à délégitimer cette idée selon laquelle les marchés allaient maintenir les équilibres économiques et sociaux, et maintenant les équilibres écologiques. L’histoire nous a malheureusement donné raison. Mais les marchés financiers continuent à dominer les sociétés et le champ politique. C’est pourquoi notre combat continue.
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