La France aura un déficit public de 3,7 % de son PIB en 2015
selon la Commission européenne, au lieu des 3 % convenus avec Matignon. Faux,
claironne Pierre Moscovici. L'objectif sera tenu, quitte à diminuer les dépense
de services publics, de protection sociale et des collectivités locales de « 15
milliards au moins » chaque année et « s'il est nécessaire de faire plus, nous
le ferons ».
Bref, toujours plus de sang, de sueur et de larmes pour
satisfaire aux exigences des financiers et de Mme Merkel. Pourtant, on sait où
cela conduit : croissance réelle très faible, désindustrialisation accrue,
chômage, précarité, pauvreté et inégalités accentuées. Au bout du compte,
recettes d'impôts et cotisation sociales freinant, les déficits persistent et
la dette publique s'accumule : de 79,2 % du PIB en 2011, elle devrait atteindre
93 % en 2013 et 96 % en 2014. Il faut rompre avec ce cercle vicieux. Les choix
actuels de l’Élysée et de Matignon préparent de nouvelles difficultés, pour
l'emploi en particulier, au contraire de la promesse d'inverser la courbe du
chômage en fin d'année. C'est là la part de réalisme de la Commission
européenne qui prévoit, après le FMI et l'OCDE, que le taux de chômage va
continuer de grimper en France de 11 % cette année à 11,2 % l'an prochain, puis
11,3 % en 2015, alors que la tendance serait à une lente décrue ailleurs dans
l’Union européenne.
En refusant de mobiliser le crédit bancaire pour développer
l'emploi, la formation, les salaires avec l'investissement, en continuant une
transformation réactionnaire de la fiscalité au lieu d'une grande réforme
progressiste, en capitulant sans cesse face à la BCE au lieu d'exiger qu'elle
crée massivement de la monnaie pour alléger les dettes publiques et relancer
les services publics, en s'acharnant contre le « coût du travail » pour laisser
filer le coût du capital, en accordant plus de pouvoirs aux patrons licencieurs
au lieu de décréter des moratoires et d'accorder plus de pouvoirs aux salariés
pour empêcher les licenciements et faire valoir d'autres solutions, l’Élysée et
Matignon ouvrent la voie au pire. Un changement de cap s'impose !
Communiqué du Parti communiste français
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